L’agression de Kaédi, pourquoi certains féodaux accusent Ba Aliou Coulibaly ?

Comme on vous l’a dit hier, cette affaire date depuis fin 2020. C’est une histoire qui repose essentiellement sur l’esclavage par ascendance dans le milieu Soninké, qui gangrène toutes les ethnies mauritaniennes. Les lobbies féodaux qui ce sont organisés pour agresser gratuitement le 5 avril 2021 d’autres fideles de la même confrérie «Cheikhs Yacouba Sylla et Mpaly Kaba » par surprise dans le but de les imposer la volonté du clan féodal. Ils reprochent également à Ba Aliou Coulibaly d’avoir alerté les autorités, si elles avaient fait leur travail, l’incident aurait été évité de justesse.

Pourquoi l’alerte n’a pas été prise au sérieux ? Voila les barbares sont passés à l’acte avec des coupecoupes, machettes, couteaux, gourdins etc….

Nous demandons aux autorités Mauritaniennes d’appliquer la loi incriminant l’esclavage et ses séquelles sur les responsables du lieu de culte devenu une promotion de l’esclavage par ascendance et de la violence. Ci-dessous, la lettre que Mr. Ba Aliou Coulibaly et ses collègues avaient adressé aux autorités Mauritaniennes d’une façon très courageuse. Cela montre leur degré d’éducation très élevée.

« REPUBLIQUE ISLAMIQUE DE MAURITANIE

Nouakchott, le 20 Novembre 2020

Objet : Lettre d’information

Suite à un incident qui a eu lieu au niveau de la ville de Kaédi à la suite d’une séance de prière dans notre Zawiya nous venons par la présente lettre attirer votre attention sur les faits dont le principal motif reste lié à des considérations d’’ordre féodales et ce contrairement aux principes fondamentaux de notre sainte Tariqa véhiculés en paroles et en acte par nos vénérés Cheikhs Yacouba Sylla et Mpaly Kaba .

En effet, le Vendredi 2 Octobre 2020, lors d’une Hadara habituelle qui se tient tous les Vendredi dans l’enceinte de la Zawiya au niveau de la ville de Kaédi . Durant ces Hadaras hebdomadaires auxquelles participe rarement l’Imam titulaire, les prières sont dirigées par toute personne apte. C’est ainsi que le 2 Octobre après le départ de l’Imam du jour qui a dirigé le Maghreb, le nommé Cheikhna Coulibaly se décida lui aussi à diriger la prière de El Ishaa .

Déjà lors de cette prière, certaines personnes ont refusé de prier derrière Cheikhna Coulibaly. Le lendemain Samedi lors d’une rencontre tenue dans l’enceinte de la Zawiya , des responsables appartenant au groupes de personnes qui se considèrent comme nobles tiennent publiquement des propos esclavagistes et considèrent que : « la prière de ceux qui ont suivi Cheikhna Coulibaly est nulle et non avenue et que « leur Wird doivent être renouvelé » .

Le Dimanche 4 Octobre, l’un des responsables qui a tenu ces propos malveillants insiste pour appeler Cheikhna par téléphone et l’intimer de venir daredare répondre à une convocation. Cheikhna qui était au champ et qui en fait ignorait tout de cette histoire car ayant quitté la Hadara sans incident, se présente quelques minutes à la Zawiya . Mais à sa grande surprise il constate que cette assemblée est composée uniquement de personnes appartenant au groupes de ceux qui se considèrent comme nobles . Ainsi Cheikhna reviendra le lendemain Lundi 5 Octobre pour répondre à la convocation et cette fois ci accompagné de quelques membres de sa famille.

Lors de cette dernière assemblée tenue finalement le Lundi 5 Octobre avec l’insistance du groupe des féodaux, il a été publiquement et clairement signifié à Cheikhna « de ne plus diriger une prière dans la Zawiya sans l’autorisation. »

En fait cette autorisation n’est rien d’autre qu’une astuce pour empêcher ceux qu’ils considèrent comme esclaves d’officier une prière dans la Zawiya. Car jusque-là, seules les personnes issues du camp des soit disant nobles reçoivent cette prétendue autorisation et sont les seules à diriger les prières. Jamais une autorisation n’a été donnée à une personne issue du camp de ceux considérés comme esclaves. Cheikhna Coulibaly est la première personne issue de cette frange à franchir ce Rubicon, car se sentant suffisamment apte intellectuellement et moralement à diriger une prière dans une communauté qu’il considère profondément comme le sien et ce de manière totalement désintéressée.

Suite à cet incident malheureux contraire aux préceptes et aux fondements de notre Tariqa , et compte tenu des multiples enseignements que nous y avons tirés,

Nous , groupe de disciples appartenant au camp des personnes discriminées signataires de cette lettre , avons décidé à notre tour de ne plus accepter d’être dirigé par un Imam issu de l’autre camp tant que le problème de l’Imamat au sein de notre communauté n’est pas définitivement réglé sur la base des principes fondamentaux de notre Tariqa à savoir : l’égalité et le respect non négociable de la dignité humaine en parfaite phase avec les lois de la république Islamique de Mauritanie.

Nous vous adressons cette lettre à titre d’information sur une situation relativement tendue mais à laquelle nous souhaitons trouver une issue heureuse avec l’aide de nos guides éclairés qui jusque-là se sont réservés d’intervenir directement pour plusieurs raisons que nous comprenons.

Tout en étant à votre entière disposition pour toute information complémentaire, nous vous prions de croire à l’assurance de nos sentiments les plus respectueux et de notre engagement contant pour apporter notre modeste contribution à la paix et à la cohésion sociale dans notre grande nation.

Pour les Signataires

1. Cheikhna Souleymane Diakité ,

2. Ba Aliou Coulibaly

3. Cheikhna Sikhou Coulibaly »

mer, 07/04/2021 - 12:30