A entendre les grincements réguliers de dents de l’Ira et Sos-esclaves, à voir les incidents regrettables qui conduisent les forces de l’ordre à brutaliser violement des militants des droits de l’homme et la justice garder une attitude indifférente vis-à-vis des maîtres esclavagistes, on penserait que les pouvoir n’est pas enclin au dialogue et au sens de la modération pour gérer des questions fatales pour l’avenir du pays.
Si le régime a réussi à freiner l’obus du dialogue politique en acquérant l’aval de puissants partis à la concertation et en s’attirant une certaine estime mesurée de la part d’autres, même s’il faut des exceptions pour confirmer la règle, il doit aussi penser à l’avenir quiet et paisible de la Mauritanie, qui ne peut se dispenser d’une gestion sage de la question de l’esclavage.
En effet, en ayant jour après jour au dos des dossiers aussi sombres, en refusant de les gérer de manière éclairée, on conduit le peuple vers le danger, vers ce qu’il déteste dans sa majorité, à savoir l’injustice, même s’il y a des esclavagistes qui se moquent de la stabilité et qui sont passionnés par le voir mis à feu, pour la satisfaction de leurs desseins fous.
Le président de la république et ses conseillers doivent regarder la réalité en face et écouter ces cris contre l’injustice. Il y a toujours des solutions intermédiaires qui peuvent satisfaire toutes les parties en rendant à la justice son nom de cité.
Sans doute l’Ira et Sos-Esclaves n’ont rien contre les personnes proprement dites, mais s’opposent plutôt à un système prévalent qui doit trouver une formule de gestion commune entre ces Ong militantes des droits de l’homme et des représentants de l’Etat, pour trouver des issues dans la mesure de l’acceptable. Une sorte d’arrangement dans la mesure où l’application ferme de la loi reste à l’état théorique.
En effet, si l’Etat refuse de juger les maîtres esclavagistes, il doit aussi s’abstenir de malmener les militants des droits de l’homme, en invitant leurs leaders à la table de la concertation, pour chercher un terrain d’entente accepté par toutes les parties, qui libère les asservis, leur assure des intérêts et des dommages ainsi qu’une prise en charge et qui édifiera petit à petit la société sur les risques de telles pratiques, incontestablement fréquentes, en raison du manque de sensibilisation sur le sujet et du sort incertain qui peut attendre les ex-esclaves une fois libérés.
Oui, ils sont nombreux à vouloir s’affranchir mais pour aller où, car « celui qui a faim n’a pas d’oreille ». Il faut certes libérer les asservis, mais il faut leur trouver des débouchés pour forger leur indépendance, loin de la rue et du chômage qui ne sont que des usines de la dépravation.
Je suis sûr que le président de la république peut réussir, s’il fait des sacrifices, à créer un cadre de concertation typique à celui mis en place pour le dialogue politique, pour prendre à bras le corps le danger que constitue la gestion chaotique et imprudente du dossier de l’esclavage.
Si les dirigeants se moquent de l’instabilité et sont indifférents devant l’anarchie, ce n’est point le cas du peuple qui veut vivre dans l’égalité et l’unité. A bon entendeur salut !
Mohamed Ould Mohamed Lemine
" Titre source : Conseil nécessaire au président : Vous avez étouffé l’explosif du dialogue politique,......désamorcez la bombe de la justice sociale.