Bouleibabs : Quand Son Excellence le Président Ghazouani rend un hommage bien mérité

Quand un Président de la République rend un hommage mérite à un pan des forces productives de la nation, cela leur procure un sentiment de fierté et une reconnaissance que leurs sacrifices n’ont pas été vains surtout quand cela s’accompagne d’une amélioration de leurs conditions et l’affirmation qu’il se sera toujours à leurs côtés.

L’échantillon choisi a bien mérité ce qui lui a été dit et fait. Pour un pays qui veut s’arrimer à un monde qui se développe à grande vitesse, la seule issue est la valeur travail.

L’épopée de la recherche de l’or a apparu spontanément chez nous sans cadre juridique, sans préparation technique et surtout sans aucune tradition qui pouvait guider les milliers de jeunes désespérés par des années de chômage. Il y’avait juste des forces de l’ordre pour assurer l’ordre et la sécurité.

Le Ministère des mines, la BCM et la société "Maaden" feront d’énormes efforts pour encadrer progressivement cette activité nouvelle qui aura un impact sans précédent sur notre économie sur tous les plans :

-L’absorption d’une grande partie des chômeurs sans formation préalable.

-Une amélioration des revenus des ménages dont les fils ou parents ont participé à cette épopée. Les transferts faits par les orpailleurs irriguent tous les coins de toutes les régions de Mauritanie

-Une certaine expérience acquise sur le terrain et parfois une petite fortune pour ceux qui ont pu continuer sans se décourager.

-un impact social très visible : face aux redoutables conditions de vie, le travail harassant et périlleux auxquels ils sont confrontés, les hommes ont gommé tous les cloisonnements du corps social, pour devenir seulement des orpailleurs unis par le risque et l’adversité.

-L’état à travers les organismes concernés a vite compris l’intérêt du secteur et ses retombées importantes sur la situation financière du pays. La BCM a mis très vite tout ce qu’il faut pour acheter la production. Tout ce qui peut contribuer à s’assurer de la qualité de l’or a été mis en place. L’Etat n’aura pas à regretter son intérêt pour cette manne procurée par des bras mauritaniens. Cette manne aura une importance capitale qui équilibrera nos comptes nationaux au moment difficile de notre combat contre le COVID et l’exécution des programmes de développement.

Tout doit être mis en place pour booster ce secteur désormais réglementé et où les operateurs sont devenus des professionnels. Il faut aider et honorer ces hommes qui ont créé à mains nues ce secteur au péril de leurs vies. Rahmetou Allah à leurs martyrs.

Un autre secteur similaire existant et ayant un apport extrêmement important à notre économie par ses retombées multiples, connait des difficultés momentanées mais qui doivent être résolues rapidement, celui de la pêche artisanale.

Ce secteur est par excellence un pôle de distribution équitable de la richesse. Outre qu’il nourrit des centaines de milliers de famille, les transferts effectués par ses pêcheurs traditionnels irriguent toute la Mauritanie. Il a une importance capitale dans nos rentrées en devises car c’est celui qui pourvoie en poisson tous les usiniers qui font de l’exportation. Comme les orpailleurs, les pêcheurs sont confrontés à des risques majeurs chaque jour. On peut leur réserver une zone exclusive pour augmenter leurs prises et les protéger des bateaux qui mettent en danger leurs vies au quotidien.Rahmetou Allah à leurs martyrs.

Dans le même ordre d’idées certains autres secteurs qui contribuent à combattre la pauvreté doivent être aidés et encadrés.

- Les petites entreprises de Micro-finance : NISSA BANK, CAPECS et autres qui investissent dans les AGR avec un impact indéniable

-Les petites coopératives du secteur agricole et pastorale qui peinent à trouver l’aide nécessaire

Je crois à l’utilité des financements destinés à doter le pays de grandes infrastructures nécessaires pour attirer les investisseurs tant nationaux qu’étrangers et désenclaver l’arrière pays pour exploiter ses potentialités.

Notre pays a décrété une guerre contre les inégalités qui traversent notre tissu social. Je pense que tous nos efforts pour gagner ce combat doivent partir d’une action qui commence entièrement à la base. Il faut que tous les projets partent d’une concertation faite sur les lieux entre les administrations concernées et les populations cibles avec un chronogramme simple et didactique par projet avec des revues de suivi périodiques.

Des siècles avant la création de l’Etat moderne, nos ancêtres ont créé sur cette terre aride, des oasis prospères sous lesquelles ils pratiquaient la culture de tous les produits vivriers nécessaires, des villes devenues mythiques par le savoir de leurs oulémas et par leur activité commerciale comme point de rencontres et d’échanges entre le nord et le sud du continent.

Face aux sécheresses multiples que le pays a connu ces dernières décennies, l’Etat a été contraint et forcé de faire de "l’état providence". Les populations se sont habituées à tout attendre de l’état et tourne le dos à quelques exceptions prés à nos villes-terroirs et nos terres qui nous procuraient une grande partie de nos besoins vitaux.

Nous devons progressivement habituer les populations à être aidées pour renouer avec le travail productif et acquérir une certaine autonomie économique. Cela demande une grande patience et une approche pragmatique pour effacer les réflexes anciens et acquis pendant une grande période mais pas du tout impossible. Il y’a un retour lent mais visible au terroir qui commence chez les populations déçues de la vie qu’ils espéraient avoir en allant dans les grandes villes. Ce retour doit être accompagné par l’état pour aider les mauritaniens se réapproprier les valeurs de travail d’antan.

Je ne suis pas un spécialiste de ses questions mais j’ai toujours été très sensible à la détresse humaine. Quand je suis à l’interieur, j’essaye de voir et m’informer sur l’impact des projets menés en matière de lutte contre la pauvreté. Il arrive que certains projets bien encadrés transforment de fonds en comble et en bien la vie d’un village ou un groupe de villages peu éloignés les uns des autres.

Nouakchott Décembre 2021

Brahim Salem Ould Elmoctar Ould Sambe dit "Ould Bouleiba"
 

jeu, 23/12/2021 - 21:42