Yayha Ould Ahmed El Waghef est, depuis son retour aux affaires, la cible de tirs croisés, « amis » et ennemis, venant des cercles de l’opposition, mais aussi de la majorité, dont la présence de l’homme au centre du pouvoir (Ministre Secrétaire Général de la Présidence) dérange. Pour moult raisons.
La meilleure arme qu’utilisent ces officines, manœuvrant à visages cachés, est de recourir à la manipulation par voie de…presse. Alors on « ramasse » tout ce qui a été dit – ou écrit – sur cet homme aux compétences avérées, et au parcours politique bien rempli, souvent dicté par les circonstances nationales, aussi graves que celles d’un changement anticonstitutionnel du pouvoir (2008) ou la nécessité de rechercher une solution consensuelle à la crise (Accord de Dakar), ou encore de mener un combat, de l’intérieur, pour la consolidation de la démocratie, quand il choisit, pour raisons d’efficacité politique, de rejoindre l’Union Pour la République (UPR) en sabordant son parti Adil qui avait – bien servi – sous le président feu Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi dans des circonstances autres.
Oui, Yahya Ould Ahmed El Waghef placé au centre du dispositif d’apaisement politique que le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a initié dès son arrivée au pouvoir, en août 2019, dérange.
Originaire du Centre de la Mauritanie (Tagant), il est, symboliquement, en retrait des tiraillements politiques qui divisent les Mauritaniens en « chapelles » Nord, Sud, Est et Ouest, en wilayas (régions) nanties et autres supposées laissés-pour-compte. Cet Ingénieur Statisticien Economiste (INSEA/RABAT), détenteur également d’un DESS en «Economie et politiques d'Energie», obtenu à l’Institut d’Economie et de Politique d’Energie de Grenoble, en février-mars 2001, a toujours fait prévaloir ses positions de Grand Commis de l’Etat sur ces « appartenances » qui, quoiqu’on dise, constituent aujourd’hui l’un des freins à l’émergence d’une véritable démocratie dans notre pays.
Les accusations que l’on ressort par petites fournées, depuis la nomination d’Ould El Waghef comme ministre Secrétaire général de la Présidence de la République, n’ont aucune emprise sur le destin politique d’un homme bien apprécié tant par la majorité à laquelle il appartient, en tant que vice-président de l’UPR, parti au pouvoir, que par une opposition dont il était l’un des leaders les plus charismatiques, aux temps les plus durs de l’histoire politique de notre pays. Elles ne tiennent pas parce que datant d’une époque (révolue, Alhamdoullilahi) où le président Aziz, acculé par la communauté internationale, s’en prenait à tous ses farouches opposants (Messaoud, Boydiel, Ould Maouloud, Ould El Waghef…) collant à chacun d’eux une accusation dont le seul but était de ternir l’image de ceux qui refusaient de courber l’échine.
Ces accusations, sans effets, le président Ghazouani étant lui-même bien au courant de leur objet sous Aziz – et donc de leur tort – sont ressorties par ceux qui cherchent, par tous les moyens, à ébranler les assises du pouvoir au moment où il s’engage résolument dans des concertations nationales vues comme le parachèvement d’un processus de retour à la normalité politique engagée en 2019, après une décennie (2009-2019) de crise non stop.
Placé par le Président de la République à la tête du Comité chargé du pilotage de ces concertations nationales, Yahya Ould Ahmed El Waghef n’a fait l’objet d’aucune contestation de la part d’une opposition qui avait toujours réclamé un « dialogue » dans lequel Ghazouani jouerait le rôle d’arbitre. Le ministre Secrétaire général de la Présidence est donc un fondé de pouvoir qui suscite des jalousies, ce qui explique bien la résurgence des guéguerres politiques par médias interposés. Autrement, on dira que déterrer les « accusations » d’Aziz pour tenter de nuire à Yayha Ould Ahmed El Waghef est une tentative vaine de brouiller les cartes politiques qu’il détient aujourd’hui pour mener à bien la mission qui vient de lui être confiée, au grand bénéfice des Mauritaniens, à la veille d’élections générales (législatives, municipales, régionales, en 2023, présidentielle, en 2024) déterminantes pour l’avenir du pays avec l’entrée en exploitation du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) que la Mauritanie a en partage avec le Sénégal.
SNEIBA MOHAMED