Le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a affirmé, mardi, à l’issue d’un entretien avec son homologue espagnol, Jose Manuel Albares, que le Maroc appréciait « la nouvelle position de Madrid » sur le Sahara. Cette position, a-t-il estimé, s’inscrit dans le cadre d’une tendance internationale visant à trouver un solution finale à ce conflit « artificiel ».
« Le Maroc apprécie la position du Royaume d’Espagne sur la question du Sahara marocain », a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors d’une conférence de presse en compagnie de Jose Manuel Albares, à l’issue d’une rencontre bilatérale en marge de la réunion ministérielle de la coalition internationale contre l’EI, à Marrakech.
Jose Manuel Albares a insisté une fois de plus, pour affirmer de manière officielle, lors de cette première conférence de presse conjointe depuis la crise, la position de l’Espagne concernant le Sahara. Il a ainsi déclaré que Madrid considère « la proposition marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse, crédible et réaliste pour parvenir à une solution mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies ».
« Les pays désireux de résoudre le conflit du Sahara sont tenus de s’engager dans le cadre de l’initiative d’autonomie comme seule solution possible à la question du Sahara afin de mettre fin aux souffrances des détenus des camps de Tindouf », qui se trouvent captifs depuis de nombreuses décennies, a indiqué de son côté Nasser Bourita.
Cette position est conforme à celles de nombreux pays européens, arabes et africains sur la question du Sahara marocain, a-t-il souligné, indiquant au passage, que la crise diplomatique entre Rabat et Madrid est « enfin terminée ».
La crise entre les deux pays avait duré 10 mois et s’était déclenchée suite à l’accueil par l’Espagne en avril dernier, dans le dos du Maroc, du chef de la milice séparatiste sahraouie, Brahim Ghali, qui était arrivé depuis l’Algérie, avec un faux passeport diplomatique algérien portant le nom de Mohamed Benbattouche.
« Nous sommes d’accord que les actes unilatéraux et les crises n’ont pas leur place dans cette nouvelle étape » a fait noter pour sa part le chef de la diplomatie espagnole, voulant montrer que son pays avait bien compris la leçon.
Sur la même lancée, Bourita a affirmé qu’à présent, le Maroc et l’Espagne misent sur « la construction de relations exemplaires » dans le cadre d’un partenariat bilatéral qui a été signé lors de la visite du chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez à Rabat où il a été reçu par le Roi Mohammed VI.
Les pourparlers entre le Roi Mohammed VI et Pedro Sanchez ont permis de mettre en place une nouvelle substance pour la prochaine étape du partenariat bilatéral qui est basé actuellement sur un profond respect mutuel, de l’ambition, de la coordination et la coopération, a expliqué le responsable marocain.
Confirmant cette nouvelle orientation dans les relations entre Rabat et Madrid, Jose Manuel Albares, a indiqué que les deux parties vont « tenir compte du bénéfice mutuel des deux pays à partir de positions de respect mutuel », indiquant que « l’accord et le dialogue entre l’Espagne et le Maroc garantissent notre sécurité et notre prospérité partagées ».
Et d’ajouter: « Nous pouvons constater une grande harmonie entre les deux pays sur les questions qui affectent nos relations ».
« Nous sommes d’accord pour élever et approfondir davantage notre relation bilatérale », a déclaré le ministre espagnol. L’Espagne et le Maroc approfondiront « encore plus leurs relations » dans la nouvelle étape qu’ils ont ouverte où il n’y aura pas d’actes unilatéraux mais seulement un accord, et cela dans tous les domaines.
« Rabat considère Madrid comme un partenaire fiable, honnête et responsable pour construire un partenariat exemplaire basé sur l’histoire commune, les intérêts multiples et le voisinage », a affirmé Nasser Bourita, avant de soutenir que « le Maroc veut travailler avec l’Espagne pour établir un cadre de coordination dans l’espace euro-méditerranéen et africain ».
Au sujet de la la déclaration conjointe publiée à l’issue des discussions approfondies entre les deux pays, Nasser Bourita, a estimé qu’elle a ouvert « un nouvel horizon pour les relations bilatérales, et identifié les mesures qu’il convient de mettre en œuvre pour donner une forte impulsion aux relations. »
Et le ministre marocain des affaires étrangères de relever que « la partie marocaine, sur la base des instructions du Roi Mohammed VI, a travaillé avec tout le sérieux et le dévouement nécessaires pour mettre en œuvre les mesures convenues, à travers une bonne préparation de l’opération Marhaba ».
Les deux pays ont rapidement repris leur travail conjoint, et « le groupe de travail maroco-espagnol a conclu d’importants accords sur la migration », a rappelé le ministre, qui a annoncé qu’un nouveau groupe se réunira pour étudier les questions de délimitation des frontières maritimes et de l’espace aérien, et des visites des ministères, selon les secteurs, seront actées dans les deux sens prochainement.
Par ailleurs, « une autre réunion du groupe de travail se tiendra prochainement sur les questions de la culture et des échanges scientifiques et éducatifs », a-t-il indiqué, soulignant que « le Maroc continuera de mettre en œuvre les éléments de l’accord conjoint avec la même logique de concertation et de sérieux pour réaliser la vision du Roi Mohammed VI et de Pedro Sanchez.