Vidéo : Il y’a 11 ans disparaissait Dimi Mint Abba, la figure emblématique de la musique mauritanienne

Il y’a 11 ans, le 4 juin 2011, disparaissait à Rabat, Dimi mint Abba, une légendaire voix féminine de la Mauritanie. Née à Tidjikdja le 25 décembre 1958, Dimi mint Abba était surnommée la « Diva du désert ».

Dimi mint Abba est l’héritière d’une tradition familiale exceptionnelle : sa mère, Mounina Mint Eida, était une joueuse d’ardin émérite et dès l’âge de dix ans, elle est initiée à l’art subtil de cette harpe maure dont la pratique est réservée aux femmes.

Son père, Sidaty Ould Abba, est descendant d’une famille d’Iggawin et l'auteur de l’ancien hymne de Mauritanie.

Issue de cette lignée d’Iggawin (équivalent des griots africains ou des troubadours occitans), Dimi Mint Abba chante les poésies anciennes, les épopées fondatrices des empires passés et les amours tragiques des amants transis.

Ses chants incarnent toute la mémoire d’un peuple. Elle a transmis son art à sa fille Veyrouz Mint Seymali, à sa sœur Garmi Mint Abba, et à sa belle-fille Noura Mint Seymali. Ses chansons ont fait d’elle une ambassadrice culturelle de son pays, jouant dans les manifestations officielles en Afrique, dans le monde arabe, en Europe et aux Etats-Unis.

Avec son mari Khalifa Oul Eide, elle enregistre en 1989 un premier album Moorish music puis sort trois ans plus tard un album personnel Musiques et chants de Mauritanie enregistré lors de son passage en France l’année précédente. En 1992, elle se produit au Théâtre de la Ville à Paris et deux ans plus tard à l’Institut du Mon Arabe.

Par Cridem Culture

 

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Madame, Feue Dimi Mint Abba, née en 1958 à Rachid, est la fille de deux musiciens reconnus. Son père, Sidaty Ould Abba, lui-même chanteur et compositeur, est l'auteur de l'hymne national Mauritanien. Sa mère, Feue Mounina Mint Eida, était une joueuse d'Ardine émérite. A 10 ans, elle l'initie à l'art subtil de  cet instrument : l'Ardine.

A l'âge de 18 ans, elle se distingua en remportant le premier prix du concours de Radio Mauritanie. Depuis lors, elle représente son pays dans les manifestations officielles à l'étranger :

• 1976 : Au Festival d'Oum Kelthoum (Tunisie)

• 1977 : Au festival de la jeunesse arabe (Irak)

• 1978 : Au festival de Timgad (Algérie)

• 1982 : Festival  de musique..... (au Maroc)

• 1986 : Festival d'Agadir (Maroc)

• 1989 : Tournée en Europe (Angleterre, Belgique, Hollande, France, Portugal,...)

• 1992 : Tournée en Europe (France, Allemagne, Hollande, Italie, Espagne, Belgique,...)

• 1993 : Tournée aux USA (New York, Washington, Caroline du Nord, Floride, Philadelphie, etc.)

• 1994 : Tournée en Europe (Suisse, France, suède, Danemark, Finlande,..Italie.)

• 1994 : Participation au MASA en Côte d'Ivoire

• 1996 : Exposition Arabo-Africaine en Afrique du Sud Johannesburg) : résultat : 3 Médailles d'Or (Meilleure Voix, meilleure Participation  et Médaille du président offerte à travers la meilleure voix).

• 1996 : Tournée en France (Strasbourg) où elle fut élue par le public présent comme étant la première voix lors du rendez-vous de « la nuit de la voix ».

• 1998 : Exposition Arabo-africaine à Dakar (Sénégal) où elle remporte également la médaille d'Or pour la meilleure voix.

• 1998 : Exposition Universelle au Portugal qui, à son retour, lui valut les félicitations du Président de la République.

• 2005 : Festival du Womad à Londres

• 2006   : Tournée en Europe

• 2008 : Tournée en Australie,

• Durant la période allant de 1989 à 1995, elle participa à plusieurs manifestations au Maroc dont les fêtes du trône, de la jeunesse, etc. Elle anima des concerts avec l'orchestre de la télévision du Maroc et chanta  à l'oriental accompagnée de l'orchestre royal. Elle fut même invitée par sa majesté feu Hassan II. 

• Elle chanta avec plusieurs voix d'Afrique dont Youssou N'dour, Baba Maal, Abdelahady Belkhayatt, Faten Hannaoui, Ali Farka Touré, Oummou Sangaré,  Hawa Djimera, Thiedel Mbaye, etc.

 

On l'appelait « la voix Angélique ».

On la surnommait « la Diva du Désert ».

 

La flexibilité, la douceur de sa voix mêlée à une puissance vocale parfois  stridente, hypnotique et contrôlée,  relèvent de la plus rare élégance de forme et d'une vraie noblesse de sentiments :

Chants spirituels, Chants patriotiques, chants d'amour, chants guerriers et chants de fête, reflètent la persistance d'une civilisation encore vivante.

 

Les grandes voix du continent : Youssou N'dour, Baba Maal, Ali Farka Touré, le grand professeur compositeur Ahmed Ben Moussa, reconnaissent en Dimi Mint Abba, la plus grande chanteuse d'Afrique dont déjà le monde arabo-africain raffole. 

 

Par Abdoul Hamady Sarr dit Babi Sarr

Directeur du Conservatoire International de Musique et des Arts de Nouakchott (CIMAN)

Directeur du Festival Culturel pour l'Unité Nationale (FESTUNITNA)

Guitariste-chanteur-compositeur du Dental Orchestra

sam, 04/06/2022 - 11:56