Macron interrompt Biden pour lui parler pétrole devant les caméras: cette scène du G7 qui interroge

Courir après le président des Etats-Unis d'Amérique, interrompre la discussion entre ce dernier et l'un de ses plus proches conseillers, le tout pour l'entretenir d'un coup de fil passé aux Emirats arabes unis dans l'espoir de les voir augmenter leur production de barils de pétrole. L'interpellation de Joe Biden par Emmanuel Macron lundi soir, en marge du sommet du G7 qui se tient au château d'Elmau en Bavière, a de quoi surprendre. Surtout qu'elle est survenue devant micros et caméras.

Pour bien comprendre la scène, il faut rappeler que les dirigeants des sept premières puissances mondiales, poussés par les Américains, ont dit leur intention de plafonner le prix du pétrole russe, et que pour alléger la pression sur le montant de l'essence, ils cherchent à présent à convaincre les autres pays producteurs de livrer davantage de barils.

"Pardon de vous interrompre"

C'est donc dans ce contexte qu'on découvre Emmanuel Macron rattraper son homologue américain, alors plongé dans une conversation avec Jake Sullivan, son conseiller à la Sécurité nationale. "Joe! Monsieur le président, pardon de vous interrompre", commence d'ailleurs le chef de l'Etat. Il enchaîne, en évoquant un entretien téléphonique avec Mohamed Ben Zayed:

"J'ai décidé d'appeler le président des Emirats arabes unis. Je lui ai demandé d'augmenter sa production. Il m'a répondu deux choses. D'une, 'je suis au maximum' - en tout cas, c'est ce qu'il dit - et deux, selon lui, les Saoudiens peuvent augmenter un peu la leur, de 150 (milliers de barils, NDLR) ou un peu plus, mais pas en grande capacité et sur les six prochains mois".

Il poursuit: "Enfin, s'agissant de ce qu'on va faire sur le pétrole russe, il m'a dit que nous devions nous assurer que l'Inde..."

On ne saura toutefois jamais ce qui sera exigé de New Delhi car Emmanuel Macron, à qui l'on a visiblement rappelé la présence des caméras de la presse à proximité, est alors stoppé dans son élan, lâchant alors: "Oui, on va en parler à l'intérieur".

mar, 28/06/2022 - 13:32