Question : Vous êtes jeunes entrepreneure Mauritanienne, parler nous de votre projet. Aujourd’hui, quelles sont les véritables contraintes auxquelles vous faites face ?
Teslem Meissa : Étant d’une région oasienne, la région d’Adrar est connue par sa richesse en palmier dattier où les noyaux de dattes qui existaient en masse étaient considérés depuis très longtemps comme des déchets inutilisables. Partant de là, nous avons eu l’idée de recycler ces noyaux de dattes et de les transformer en produits alimentaires et cosmétiques utilisables par l’Homme tels que les substituts de café oule gommage.
Un projet qui a commencé petit mais que je vois grandir constamment jour après jour. Un projet qui est confronté à des obstacles majeurs et des séries de contraintes. De la pénétration au positionnement sur le marché. De la certification au packaging. De la logistique à la distribution. Du financement aux équipements, sans oublier la formation et tant d’autres contraintes.
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Question : Quelles sont vos ambitions aux 5 prochaines années ?
Teslem Meissa : Transformer ce projet du statut artisanal au statut industriel pour créer des opportunités d’emplois beaucoup plus. Couvrir le marché local et s’exporter au niveau de la sous région avec des produits certifiés au label mauritanien.
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Question : L’entrepreneuriat féminin en Mauritanie est confronté à des blocages parfois d’ordre familial ou socioculturel. Question : pensez-vous et quels sont défis?
Teslem Meissa : Depuis des décennies, la femme mauritanienne fut toujours bloquée par l’ordre socioculturel limitant son autonomisation, sa scolarisation et son implication dans la prise de décision aussi bien dans la sphère politique qu’économique. Mais, aujourd’hui cette même femme dirige des banques, des institutions, de grosses entreprises et surtout elle a pu prouver ses capacités de mener et d’exercer des activités professionnelles à côté de ses devoirs familiaux. Aujourd’hui cette même femme entreprend, apprend, travaille et occupe des postes stratégiques que les hommes avaient tendance à monopoliser. Les défis à relever sont énormes et je pense que la plus part des femmes commencent à le comprendre et à devenir de vraies entrepreneures.
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Question : Comme tout jeune entrepreneur vous avez besoin de soutiens des autorités ou des institutions financières. Quels sont vos besoins aujourd’hui par ordre prioritaire ?
Teslem Meissa : Les jeunes entrepreneurs ont en premier lieu besoin avant tout d’encouragement, de motivation et de soutien moral. Ensuite ,pour se lancer et réussir un projet, nous avons besoin de soutien sous forme de subvention ou de financement. A partir de là, nous ,jeunes entrepreneurs pourront tracer notre propre chemin et voler de nos ailes pour devenir leader dans ce qu’on fait comme activités. Nous avons besoin d’avoir des appuis techniques et matériels.
Nous avons besoin de formation et de visibilité. Nous avons besoin de grandir et de devenir leader un jour dans ce qu’on fait. Nous avons besoin d’avoir une certaine notoriété.
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Question : Quel message avez-vous à lancer aux jeunes femmes dirigeantes d’entreprises?
Teslem Meissa : Aux jeunes femmes dirigeantes d’entreprises je dirais de continuer à se battre pour leurs ambitions, de laissez les rêves pour les dormeurs et de dessinez votre plan pour l’avenir pour devenir leader.
Les gens vont toujours essayer de vous décourager et de vous sous estimer. Faites de leurs découragements comme de vrais défis à relever et continuer à travailler pour prouver que vous méritez du succès et de la réussite comme les autres.
Source : Financial Afrik Spécial La Mauritanie à l’heure de la transformation numérique Page 41