Siniya Haidara : le ministère des affaires islamiques, le MASEF et le Haut Conseil de la Fatwa ne jouent pas pleinement leurs rôles …..

Siniya Haidara est la Présidente de l’ONG femme et résilience pour les droits humains en Mauritanie. Elle répond dans l'entretien suivant à des questions relatives aux incidents de R'Kiz, à l'état des lieux des droits de l'homme en Mauritanie, au Pacte Républicain, aux violences faites aux femmes et aux filles et livre son avis sur la politique du Gouvernement

 

Question : Bonjour ! Vous êtes très active sur les réseaux sociaux et surtout sur Facebook, pouvez-vous vous présenter à nos fidèles lecteurs ?

 

Siniya Haidara : Je m’appelle Siniya Haidara , Présidente de l’ONG femme et résilience pour les droits humains en Mauritanie, membre  de l’Observatoire national des droits des femmes et des filles en Mauritanie, ex-membre de la  Commission nationale des Droits de l’homme en Mauritanie, point focal de la société civile du Partenariat de Ouagadougou . J’ai un bac+4 en Géographie et une expérience de vingt ans dans la société civile.

Je suis donc féministe radicale pour la lutte des Droits des femmes et des filles.

 

Question : en tant qu’ancien membre de la Commission nationale des droits de l’homme, que suscitent en vous les événements de R’Kiz? Et quelles pistes de solution proposez–vous ?

 

Siniya Haidara : J’étais à R’Kiz , l’année passée aussi, j’ étais à N’Gaoulé pour des problèmes des terres. Le problème foncier a été toujours posé et reste posé en Mauritanie, car le système n’a pas la volonté d’en finir avec cette question puisque les détenteurs des terres spoliés sont ceux qui sont au POUVOIR alors que les Harratines sont les cultivateurs pour le cas de R’Kiz.

 

Question : Comment voyez-vous la situation de la Mauritanie en termes des droits humains ? A-t-on avancé ou reculé ?

 

Siniya Haidara : en matière des droits humains, la Mauritanie a connu des reculs grandioses ; La preuve en est que le Commissaire aux droits de l’homme était incapable de répondre à toutes qui lui ont été posées lors de la dernière session des droits sociaux, économiques, politiques et culturels. Le rapport défendu était mitigé et comme d’habitude, les réponses étaient du copier et coller. Il pense toujours pouvoir tromper l’opinion nationale et internationale. Beaucoup des problèmes restent posés : le passif humanitaire, le foncier, l’enrôlement, les violences faites aux femmes. Mais le comble est surtout les meurtres perpétrés contre des activistes des droits humains ou des paisibles citoyens ……

 

Question : Que pensez-vous du dialogue initié récemment par le gouvernement avec le RFD, l’UFP et INSAF ? Ce dialogue, est-il inclusif ?

 

Siniya Haidara : Ce dialogue est loin d’être inclusif, mais il est exclusif, c’est de la poudre aux yeux. Ce dialogue démontre l’incapacité des partis de l’opposition à s’entendre pour se valoir devant les militants. C’est un simulacre de dialogue fait à dessein en vue de redorer le blason de la Mauritanie, mais personne n’est dupe !

Le gouvernement de Ghazwani a déçu le peuple, la paupérisation est galopante, le Mauritanien essaie de survivre …..

 

Question : Vous vous en êtes où avec les violences faites aux femmes et aux filles ?

 

Siniya Haidara : On a connu une recrudescence des violences faites aux femmes ces dernières. Les auteurs de ces forfaits ne sont pas punis et cet état, fait frustre les victimes. La fameuse loi KARAMA mise en place sous l’égide du ministère de la Justice, le ministère des affaires islamiques, le MASEF et le Haut Conseil de la Fatwa ne jouent pas pleinement leurs rôles …..

 

Question : votre dernier mot !

 

Siniya Haidara : Il est temps que le peuple soit conscient et se réveille. La politique générale du gouvernement n’est pas compatible avec les aspirations du peuple donc il faut que le peuple soit éveillé.

 

Propos recueillis par Yahya Niane

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lun, 19/02/2024 - 18:33