Les achats de blé représentent un des principaux postes d’importation de produits agricoles dans la majeure partie des pays subsahariens. Alors que dans cette région, les conditions naturelles ne sont pas optimales pour la production, certains pays tentent de se lancer dans la culture.
En Mauritanie, la première expérimentation de culture de blé sur une superficie de 200 hectares a porté ses fruits. C’est ce qu’a indiqué le ministère de l’Agriculture le 18 mars dernier.
Ce projet a été réalisé dans le cadre d’un partenariat public-privé entre la Société nationale pour le développement rural (SONADER), le groupe Timar, opérant dans la logistique et l’entreposage, et la société Biladi pour la Production Agricole et Animale.
Plus précisément, l’essai a porté sur la culture de deux variétés de blé qui ont permis d’obtenir des rendements évalués entre 4 et 5 tonnes par hectare. S’exprimant sur le sujet, Isselmou Ould Sid El Mokhtar, délégué régional du ministère de l’Agriculture dans la région du Trarza, estime que ce résultat ouvre la voie à l’émergence d’une filière locale.
« Les perspectives de la culture du blé en Mauritanie sont très prometteuses. Les exigences environnementales ne sont pas élevées comparativement à celles du riz et le blé ne nécessite pas d’opérations spéciales de mise en valeur, sauf sur les sols argileux. En plus, il s’agit d’une nouvelle culture qui ne sera pas frappée de maladies avant des années, voire des décennies de culture répétée », souligne le responsable.
Pour l’heure, la Mauritanie importe la quasi-totalité de ses besoins en blé. Selon les données de la FAO, le pays a acheté plus de 750 000 tonnes de blé d’une valeur de plus de 322 millions $ sur le marché international en 2022.
Plus largement, l’expérience mauritanienne est à mettre dans un contexte sous-régional où certains pays font des efforts pour développer une filière locale du blé et réduire les importations malgré les conditions biophysiques peu favorables
Agence Ecofin