Pour Marc-Antoine Pérouse de Montclos, l’auteur du livre "Une guerre perdue. La France au Sahel", la question n’est pas vraiment de savoir si l’armée française doit quitter le Sahel, mais quand et comment. Le pire, en 2013 (la chute de Bamako), n’était pas le plus sûr ; et, en tout état de cause, l’opération française « Serval » aurait dû s’arrêter au bout de quelques mois.
Aujourd’hui, c’est l’« embouteillage sécuritaire » dans tout le Sahel, où l’antiterrorisme est devenu une « rente financière et diplomatique pour les régimes corrompus de la zone ».
Loin d’être les tentacules d’une monstrueuse « Internationale terroriste », les mouvements dits « djihadistes » trouveraient d’abord leur origine dans les dynamiques locales. Mais la présence des soldats français au Sahel et l’élargissement de ces conflits pourraient conduire certains de ces groupes à prendre une dimension mondiale, et à chercher à se venger par des attentats en Europe.
Philippe Leymarie
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