Comprendre la crise politique en Guinée

Guinée, les élections législatives et le référendum constitutionnel initialement prévus ce dimanche 1er mars vont être retardés de deux semaines. Annonce faite hier soir par le président guinéen, Alpha Condé. L'opposition réunie au sein du FNDC, le Front national pour la défense de la Constitution, a lancé un mot d'ordre de boycott.

Mais comment en est-on arrivé là?

Ancien opposant historique, Alpha Condé, 81 ans, est le premier président démocratiquement élu du pays.

Son deuxième et dernier mandat s'achève normalement en octobre 2020.

La tension n'a cessé de monter depuis l'appel à manifester lancé en octobre 2019 par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un rassemblement de l'opposition et de la société civile.

Ce collectif a multiplié les manifestations populaires contre le référendum constitutionnel.

Pour les leaders de l'opposition, ce référendum est une "manipulation en vue de permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat lors de la présidentielle d'octobre 2020, alors que la constitution de 2010 ne le lui permet pas".

Les partisans du président Condé justifient cette réforme par la volonté de "doter la Guinée d'une Constitution qui réponde aux besoins actuels sur les droits des femmes, la lutte contre les mutilations génitales féminines, la gratuité de la scolarité, l'écologie, la répartition des revenus de l'État".

Selon l'opposition, le double scrutin, qui aura lieu dans deux semaines, en plus d'élire les 114 députés de l'Assemblée nationale devrait permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat consécutif alors que la Constitution actuel limite le nombre de mandats à deux.

dim, 01/03/2020 - 10:08