Le tabloïd "Essada" (Echos) tiré la semaine passée (du 22 au 27 juin 2020) a obtenu des informations corroborées par une source très proche de la commission d’enquête parlementaire.
La CEP est sur le point de parachever les séances d’audition des responsables visés par des dossiers suspectés de corruption, au cours de la décennie passée, sous la gouvernance de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz.
La commission a entendu jusqu'à présent un grand nombre de hauts fonctionnaires au cours de la décennie d'Ould Abdel Aziz, dont huit ministres et tous les Premiers ministres de cette période, ajoutent les sources précitées.
(...) La commission d'enquête parlementaire a collecté suffisamment de preuves pour condamner la majorité des ministres de la décennie passée interrogés avec des preuves irréfutables, des aveux volontaires de corruption catastrophique et de manipulation gravissime estimées à des centaines de milliards ouguiyas.
Elle a par ailleurs clairement déterminé ; preuves à l’appui les personnes impliquées dans le détournement d’un montant de cent milliards ouguiyas anciennes qu’ils doivent restituer immédiatement au Trésor Public, en plus d'autres dossiers complexes et douteux.
Certaines auditions étaient difficiles et étaient caractérisées par des crises de nerfs et des confusions des personnes convoquées , au point que l’un des Chefs des gouvernement ait crié à l’endroit de la commission, disant : que voulez-vous de nous?" Voulez-vous nous détruire, nous jeter dans les prisons et nous faire porter les erreurs et les désastres d'Ould Abdel Aziz?
Cherchez-vous un bouc émissaire pour Ould Abdel Aziz? Est-ce votre mission?
L’un des membres de la commission lui répondit : nous voulons simplement entendre votre témoignage au sujet de certaines informations relatives aux dossiers dont vous aviez la gestion.
Le ministre interrogé hausse le ton et dit: «Allez chez Ould Abdel Aziz. Il est à l’aise dans sa ferme à Benichab. C’est lui le responsable de tout ce que vous soulevez, comme il y a des dossiers plus graves que ceux là, que vous n’avez pas abordés, et vous savez qu'aucun fonctionnaire ne peut refuser un ordre du président. C’est cela la nature des affaires dans notre région arabe et africaine. Plus précisément dans notre pays, il n'y a pas de voix qui dépasse la voix du président, et vous en êtes bien conscients. Ould Cheikh Sidiya peut-il aujourd’hui refuser ou désobéir aux ordres de Ould Ghazouani? Le président est celui qui ordonne dans notre pays depuis sa création et aucun ministre ne peut dire au président, « je n’exécuterai pas tes ordres avant de me les écrire officiellement, c'est impossible et vous le savez », a-t-il dit.
La source rapporte que la commission traitait de manière très flexible de tels cas où l’invité interrogé s’emporte et sent l’épuisement, l’étonnement, la confusion ou tient des propos désobligeants envers la commission, avec le plus souvent la levée de séance et sa reprise ultérieurement après la reprise de l’invité de sa lucidité.