La désinformation sur la COVID-19 a fait des centaines de morts, selon une étude

Les réseaux sociaux sont souvent accusés de ne pas en faire assez pour lutter contre la désinformation.

La vague de désinformation sans précédent qui a accompagné la pandémie de COVID-19, qualifiée d’« infodémie » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a des conséquences funestes : plus de 800 personnes en sont mortes dans le monde dans les trois premiers mois de l’année, selon une étude.

Ce chiffre de 800, avancé par les scientifiques derrière la recherche publiée cette semaine dans le American Journal of Tropical Medicine and Hygiene(Nouvelle fenêtre), est tiré du seul exemple des morts liés à une fausse rumeur répandue sur les réseaux sociaux selon laquelle l’ingestion d’alcool en forte concentration pouvait désinfecter le corps et tuer le coronavirus.

Plus de 5876 personnes ont été hospitalisées après avoir tenté de s’administrer ce faux remède, et environ 800 en sont mortes, surtout en Iran.

L’étude est basée sur l'analyse de publications sur les réseaux sociaux et de plus de 2000 documents provenant de sources diverses : des médias, d’organisations de vérification de faits, de l’OMS, de gouvernements, etc.

Les rumeurs, les faux remèdes et les théories du complot entourant la pandémie se propagent aussi rapidement que la maladie elle-même sur les réseaux sociaux, ce qui a amené les scientifiques derrière l’étude à se demander quels étaient les effets concrets de la désinformation.

Voici quelques-unes des rumeurs repérées par les scientifiques de l’étude :

Le coronavirus se transmet par les animaux de compagnie.

Le rhume commun a été renommé coronavirus.

Manger de l’ail peut guérir la COVID-19.

Boire de l’urine de vache et manger du fumier de vache peut guérir la COVID-19.

S’asperger de chlore sur tout le corps peut prévenir la contamination au coronavirus.

Se gargariser avec du vinaigre et de l’eau de rose peut tuer le virus dans la gorge.

Suivre certains de ces conseils peut grandement nuire à la santé.

La stigmatisation entourant la COVID-19 a également eu de graves conséquences, indiquent les gens derrière la recherche. Elle a mené des personnes ressentant des symptômes à les cacher. D’autres ont menti sur leur exposition à des sources d’infection lorsqu’elles se faisaient traiter dans un établissement de santé, ce qui a à son tour pu mener à des éclosions au sein du personnel soignant.

De très nombreux cas d’attaques physiques et verbales envers des personnes d’origine asiatique ont été signalés un peu partout dans le monde, autre triste résultat de la désinformation.

Les auteurs et autrices de l’étude la concluent en affirmant qu’il est de la responsabilité des réseaux sociaux et des gouvernements de s’attaquer à cette vague de désinformation.

Les organismes nationaux et internationaux, incluant les organisations de vérification de faits, ne devraient pas seulement déterminer quelles sont les rumeurs et les théories du complot et les démentir, mais ils devraient aussi pousser les entreprises de réseaux sociaux à répandre de l’information juste, résume-t-on.

 

sam, 15/08/2020 - 07:21