Après les propos discourtois prononcés par l'avocat français de l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, en l'occurrence David Rajjou, à l’endroit de la police mauritanienne chargée des crimes économiques et financiers, lorsqu'il a qualifié l'enquête visant son client de "farce politique", voilà son collègue du même collectif de défense de l’ex Chef de l’Etat, le canadien d'origine mauritanienne Taghiyoullah Ould Eida qui en rajoute une autre couche, qui est même plus outrageuse.
En effet, ce dernier a qualifié ce lundi 24 aout courant, sur les antennes de RFI et à la surprise générale, les limiers de la police anticorruption de "mauvais enquêteurs".
Ce qui est une autre insulte portée au pouvoir judiciaire mauritanien, la première fois par un avocat français en carence d’informations sur les abus impensables pensés par son client.
La seconde fois, quand un avocat mauritanien se permet de qualifier les limiers de mauvais enquêteurs.
Un minimum de décence professionnelle lui aurait pourtant dicté, en tenant à cracher son courroux, à parler d'enquêteurs « inappropriés ».
, « Il (Mohamed ould Abdel Aziz) n’a pas voulu coopérer avec les enquêteurs, confie son avocat Me Takioullah Eidda. Il pense, avec raison, qu’il est devant de mauvais enquêteurs puisqu’il jouit d’une immunité constitutionnelle. Il ne peut être jugé ou être l’objet d’une enquête que devant la Cour de justice de la République islamique mauritanienne, et pour une haute trahison. Ce qui n’est pas le cas évidemment. Nous sommes très contents et soulagés de sa libération. »
Aucune charge n'a été signifiée à l'ancien chef de l'État dimanche soir. Il lui a simplement été demandé de ne pas quitter le pays. Ses avocats se disent aujourd'hui confiants, mais plus que jamais mobilisés pour garantir les droits de leur client.
Rappelons que l’ex-président mauritanien est rentré chez lui dans la nuit du dimanche au lundi 23-24 août sous les youyous de ses proches. Peu après une heure du matin, Mohamed ould Abdel Aziz a quitté la direction de la sureté où il était retenu depuis lundi dernier. Soulagement pour sa famille et ses avocats qui dénonçaient depuis une semaine ses conditions de détention et sa convocation elle-même par les enquêteurs.
Les enquêteurs souhaitaient entendre Mohamed ould Abdel Aziz sur de présumés détournements de biens publics durant sa décennie au pouvoir. Détournements mis au jour par une commission parlementaire qui a rendu son rapport à la justice début aout. Mais toute la semaine, il a gardé le même mode de défense: pas un mot. Une ligne de conduite, la même depuis lundi dernier. Il a juste concédé aux enquêteurs de décliner son identité et son titre d'ancien président. Car pour lui comme pour ses avocats sa détention était illégitime.