Le Maroc envisage à l'image de la Mauritanie, créer une zone de défense sensible dans les régions limitrophes à la Mauritanie

Après que la Mauritanie ait créé une zone de défense sensible au nord du pays, les Forces Armées Royales (FAR) envisagent de faire de même au sud  du Royaume. Nos FAR, effectivement ambitionnent de renforcer la sécurité dans cette région adjacente au voisin mauritanien où pullulent des mouvements suspects, entre séparatistes, malfaiteurs, terroristes et trafiquants de toutes espèces.

Ces derniers temps les FAR ont été contraint de tirer des tirs de sommation pour avertir les orpailleurs mauritaniens qui s’avançaient un peu trop  dans une zone interdite. Aussi, et pour éviter de telles situations, une nouvelle option se dessine pour le Maroc, liée à la création d’une zone de défense sensible affiliée aux FAR. Il y a quelques jours, l’Armée mauritanienne établissait une zone de défense sensible dans le nord de la Mauritanie, près de la frontière marocaine, dans laquelle les membres du Front Polisario, et autres groupes terroristes et de grand banditisme se voyaient priver, d’utiliser les terres mauritaniennes -comme c’était le cas auparavant – pour les traverser vers et depuis la zone tampon.

Le Maroc et la Mauritanie cherchent à accroître leur niveau de coopération et à renforcer les mesures de contrôle de sécurité concernant le passage frontalier terrestre commun de « Guerguerat », en plus de mettre en place des mécanismes de coopération bilatérale pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée dans cette zone tendue du Sahara. En février dernier, le Maroc et la Mauritanie ont tenu une première réunion du comité militaire mixte, au cours de laquelle le protocole d’accord signé en 2006 à Rabat a été réactivé et mis en œuvre.

Une mesure qui avait provoqué la colère du Front séparatiste Polisario. Nouakchott tente d’éviter toute collision avec les loyalistes au Front Polisario, ce qui l’a incité à sécuriser la zone vide entre ses frontières nord et la frontière marocaine, et ainsi bloquer la route à tous ceux qui profitaient des vastes terres mauritaniennes dépourvues de tout contrôle pour atteindre Guerguerat. Il y a quelques semaines, des prospecteurs d’or mauritaniens ont été soumis à des tirs de sommation en guise d’avertissement par les Forces Armées Royales, dès lors qu’ils s’étaient approchés de la berme que le Maroc est en train de construire.

« Penser à construire une zone de défense marocaine sur la zone frontalière avec la Mauritanie est considéré comme une option sérieuse à laquelle le Maroc pourrait recourir pour protéger son intégrité territoriale et défendre ses gains en matière de sécurité dans la zone frontalière avec la Mauritanie », a déclaré Moulay Hicham Mouatadid, expert en affaires stratégiques. L’expert des Nations Unies a en outre souligné, dans une déclaration à Hespress, que « les frontières mauritano-marocaines ont été un terreau à la malveillance et ont connu ces dernières années un phénomène peu scrupuleux lié au banditisme, et à divers et nombreux gangs criminels et milices affiliées à certaines organisations terroristes ».

Il a également ajouté, « L’établissement d’une zone de défense sensible à la frontière avec la Mauritanie, permettra aux FAR et à leurs lignes de front de contrôler et de surveiller les mouvements suspects dans la zone de manière permanente et pratique ». L’expert international a souligné que « malgré la stratégie volontariste mise en place par les Forces Armées Royales pour protéger les frontières sud, et mise en œuvre par des groupes organisés et structurés pour protéger les passages frontaliers avec le voisin sud, la construction d’une zone de défense sophistiquée et sensible permettra au Maroc d’élever le niveau de la défense nationale et d’étendre son contrôle sur les frontières mauritaniennes de manière permanente et efficace ».

Mouatadid a exprimé sa conviction que « la zone de contact géographique du Maroc avec la Mauritanie est une zone stratégique très sensible à la sécurité régionale. Toute insécurité ou laxisme dans le niveau de surveillance et de suivi de la défense dans la région va à l’encontre des intérêts stratégiques du Maroc et de la Mauritanie. Cela peut également donner aux harceleurs, l’occasion d’imposer une politique de fait accompli en déstabilisant cette plate-forme de sécurité, qui est un point d’entrée et un pilier important et vital dans le contrôle de la sécurité au niveau du Sahel et du Sahara ».

A cet égard, le chercheur universitaire a expliqué que « les transformations en cours dans la région, et les rapports sécuritaires et internationaux indiquent l’impératif de renforcer la surveillance et de relever l’état d’alerte, en plus de renforcer la présence sécuritaire au niveau de cette région car elle constitue un terrain fertile pour de nombreux mouvements suspects de nombreuses organisations et milices qui compte exploiter certaines lacunes non permanentes au niveau de certaines unités de défense pour mettre en œuvre leurs plans transnationaux ».

fr.hespress.com

mer, 13/01/2021 - 13:30