Le tribunal de commerce de Nouakchott a statué mercredi 23 février courant, la nullité de la décision de l’Assemblée générale de la société Sahel Media qui diffuse Sahel TV, prise en 2013 et à indemniser le lésé Mohamed Saleck Hadj Moktar, dit Bah, pour ses parts dans la société et les dommages matériels et moraux qu'il a subis, du fait de cette décision.
Le tribunal a évalué les dommages à 17,5 millions anciennes ouguiyas.
Cette affaire remonte à 2013, lorsque les principaux actionnaires de la société Sahel Media, ont décidé d'expulser Bah Ould Saleck, alors actionnaire à 15 %, en raison d'un différend sur la ligne éditoriale de la chaîne Sahel TV relevant de la société.
Ould Saleck, qui est le premier propriétaire de droit de "Mauri-Vision Tv", a affirmé dans une déclaration faite à Taqadomy, avoir souhaité, que la chaîne soit indépendante dans sa ligne éditoriale. Ce qui a été catégoriquement rejeté à l’époque par le principal actionnaire de la société, en raison d’une relation le liant à l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, alors à la tête du pouvoir.
Eu égard à ce différend, ce dernier avait décidé de tenir une Assemblée générale réunissant tous les actionnaires, pour voter à l'unanimité l'expulsion de Ould Saleck de la société.
Bah intente alors un procès contre les actionnaires, mais l’affaire portée devant les tribunaux est restée au point mort depuis lors, du fait des liens des propriétaires de la société avec le régime en place à l'époque.
Près de neuf ans plus tard, le tribunal de commerce de Nouakchott a rendu un jugement annulant la décision des actionnaires et d’indemniser Ould Saleck.
Un verdict qualifié par Bah, malgré son retard, d’« importante victoire morale ».
« Je n'ai jamais perdu patience, ni espoir ; et j'attendais le jour où justice serait rendue », a-t-il dit.
Ould Saleck n'exclut pas que l'autre partie interjette Appel dans cette affaire.
Mais, « il est très important qu’un tribunal rende un jugement contre des hommes d'affaires influents et en faveur de la partie la plus faible », dit le lésé, moralement réhabilité.
« Cela nous fait sentir que quelque chose a changé dans ce pays », confie-t-il.