La résolution du Conseil de sécurité, publiée vendredi, visant à proroger le mandat de la mission de la MINURSO pour une année complète, a poussé le front séparatiste du « Polisario dans une rage folle au point de se mettre à dos les Nations-Unis. D’un autre côté, l’Algérie qui nous avait habitué à dégainer au plus vite, a tardé à prendre sa position habituelle sur la décision de prolonger le mandat de la mission de la MINURSO.
L’Algérie qui semblerait plus préoccupée par des questions internes, plus urgentes à ses yeux, telles que la maladie du président Tebboune et le référendum constitutionnel, n’a pour l’heure pipé mot si ce ne sont les quelques sites aboyeurs qui se sont contentés de diffuser le reportage du front séparatiste, à travers lequel, il enrage contre la prorogation du mandat de la mission MINURSO pour une année entière.
La résolution N°2548, présentée par les États-Unis d’Amérique, a été approuvée par 13 voix pour et deux abstentions (La Russie, et l’Afrique du Sud), le Conseil de sécurité a adopté la résolution 2548 (2020), pour prolonger la mission de la MINURSO jusqu’au 31 octobre de l’année prochaine. Dans cette nouvelle résolution, le Conseil de sécurité a affirmé, pour la quatorzième année consécutive, la suprématie de l’initiative d’autonomie que le Royaume avait présentée le 11 avril 2007. Comme chaque année, les manœuvres du « Polisario » et de son parrain, l’Algérie et de l’Afrique du Sud n’ont pas influencé la décision de l’ONU d’être contre les intérêts du Maroc. Du tout bon pour l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc.
Après la publication de la résolution des Nations Unies, le Front Polisario n’a rien trouvé d’autre que de s’attaquer aux Nations Unies en l’accusant de ne pas avoir assuré la mise en œuvre du mandat de la mission de la MINURSO. Dans ce qui ressemble à une fuite en avant le front séparatiste a déclaré, dans un communiqué, à la suite de la publication de cette résolution de l’ONU, qu’il « ne participera plus à aucune opération internationale future ». Le front a également promis de continuer à entraver les mouvements civils et commerciaux à travers la frontière mauritano-marocaine à Guerguerat, au mépris flagrant des injonctions de l’ONU de se retirer de la région.
Contactés par les soins de Hespress.fr, Mohamed Taleb, membre du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) qui nous a éclairé sur la décision du renouvellement du mandat de la MINURSO, a déclaré. « Avec le renouveau du mandat de cette année, force est de constater qu’il n’y a rien eu de nouveau sous le soleil. Ce que l’on retiendra cependant, c’est que l’on peut toujours envisager quatre axes, très intéressants au demeurant. Il y a d’abord la conviction du Conseil de sécurité de ne pas outrepasser les prérogatives d’observation de la MINURSO pour le respect du cessez-le feu, contrairement à ce que les séparatistes veulent bien faire croire en créant l’amalgame à savoir que la MINURSO est la mission onusienne de l’organisation du référendum pour l’autodétermination du Sahara etc. ce qui n’est plus le cas car depuis avril 2007, il n’en est plus question, l’ONU ayant toujours mis en valeur la proposition du Maroc de l’autonomie de nos provinces sahraouies ».
Pour ce qui est du second axe, « Deuxième chose très importante, c’est la responsabilité directe de l’Algérie, citée cinq fois dans le rapport du Secrétaire générale de l’ONU » Quant au troisième élément, Mohamed Taleb nous dit, « et c’est le plus important c’est l’appel des recensements de la population dans les camps de Tindouf, ce qui n’a jamais été accepté ni par l’Algérie, ni par le Polisario car ils savent que cela ne doit pas dépasser les 50 000 individus dont la plupart sont des Sahraouis algériens de la région de Tindouf ou de Mauritanie et du Mali qui n’ont rien à voir avec nos compatriotes pris en otage dans les camps ».
Enfin, le quatrième est le plus pertinent aux yeux de notre spécialistes des affaires sahraouies, « c’est que le Conseil de sécurité a insisté sur le règlement politique, c’est qui est un facteur essentiel, il y a également l’appel à la nomination d’un nouvel émissaire du secrétaire général de l’ONU pour le dossier du Sahara ». Pour ce qui est des évènements de Guerguerat, Mohamed Taleb, nous dit que « nombre de gens ne comprennent pas pourquoi ils ne figurent dans le rapport du Secrétaire général de l’ONU, la réponse est toute simple c’est que le dit-rapport a tout naturellement été transmis au Conseil bien avant ces agissements de brigandage et de banditisme. De toute façon cela sera traité en temps opportun ».
Mais ce qu’il faut savoir, « c’est que et les Etats-Unis et la France ont formellement insisté vendredi sur le respect de l’injonction de l’ONU à savoir que le Polisario se retire de la zone tampon et qu’il ne l’obstrue plus. De ce fait le Polisario et l’Algérie se retrouve en confrontation directe avec l’ONU et la communauté internationale ». Puis en se félicitant de la façon du traitement du dossier de notre Sahara, Mohamed Taleb ajoute, « On retiendra que les efforts de la diplomatie marocaine portent leurs fruits avec l’ouverture des consulats dans nos provinces sahraouies et la gestion de la crise de Guerguerat. Le Maroc en moins que rien, aurait pu se débarrasser de la quarantaine de mercenaires, mais il a adopté une attitude sage laissant la communauté internationale être témoin de ce qui se passait à Guerguerat. Maintenant c’est devenu de la responsabilité du Conseil de sécurité et de la communauté internationale car ce passage ne profite pas qu’au Maroc, il profite également aux pays africains et européens. Le Polisario comme toujours a eu tout faux ».
Ces agissement sont un peu l’énergie du désespoir, un chant de cygne a-t-on osé demandé à Mohamed Taleb. « En effet et cela se comprend. Les mercenaires vivent un crise économique et sociale sans précédents. Les jeunes sahraouis des camps bouillonnent. Tous ceux qui sont allés se former au Cuba et à Alger sont de retour dans les camps et ils viennent s’ajouter ou plutôt s’entasser aux nombreux chômeurs sur place et se retrouvent sans activité. Le changement de décor est également frustrant, La Havane ou Alger n’est pas Tindouf. La contrebande leur a été interdite, ils vivent encerclés par l’ANP pour ne pas profiter des richesses alentours ou s’enfuir vers leur mère-patrie et c’est vraiment une situation explosive. Le grand défi pour la communauté internationale c’est le danger que ces camps, véritables terreaux du terrorisme peuvent constituer pour la région ». Et de constater « Les armes de toutes sortes y pullulent, ils ne veulent pas se faire recenser, ils sont de mèches avec tous les anciens terroristes et émirs algériens en activité au Sahel ». Effectivement, tous les ingrédients sont là pour mettre a feu et à sang la région déjà embrasée par ce qui se passe au Mali, Burkina Faso, Niger
Hespress