Covid : face à la crise sanitaire qui s'aggrave, Emmanuel Macron va s'adresser ce soir aux Français

Le chef de l'Etat prononcera à 20 heures une allocution où il doit annoncer les arbitrages décidés ce matin lors d'un Conseil de défense sanitaire. Jean Castex fera un discours jeudi devant le Parlement. « Nous avons des semaines difficiles devant nous », a averti le porte-parole du gouvernement à l'issue du Conseil des ministres. « Le facteur clef » des décisions de l'exécutif reste la situation dans les hôpitaux, a-t-il souligné, assurant que « le tri des patients n'est pas une option ».

Fermer les écoles en avançant les vacances ? Etendre les mesures de freinage à d'autres départements ? Ou bien « pousser les murs » des hôpitaux en attendant l'impact des vaccinations ? Face aux critiques sur sa stratégie anti-Covid avec plus de 5.000 patients « en soins critiques », Emmanuel Macron prendra la parole ce mercredi soir à 20 heures pour énoncer ses choix.

Une nouvelle fois, les Français sont suspendus aux arbitrages que le chef de l'Etat a rendu avec les ministres les plus concernés lors du Conseil de défense qui a lieu ce mercredi matin à l'Elysée, avant de les présenter lui-même lors d'une nouvelle allocution télévisée, la première depuis les traditionnels voeux du 31 décembre.

Ces décisions ont été « actées » ce mercredi matin, a confirmé Gabriel Attal à l'issue du Conseil des ministres. « La situation épidémique dans notre pays est préoccupante », a dit le porte-parole du gouvernement, avertissant que « nous avons des semaines difficiles devant nous. » « Nous freinons l'épidémie autant que nous pouvons (...) en tenant compte de la dynamique de l'épidémie (...) avec toujours en tête les conséquences de nos décisions sur le moral de nos compatriotes, sur le moral de nos enfants et sur l'activité dans notre pays », a-t-il ajouté. « Mais le facteur clef de nos décisions reste la situation de nos hôpitaux », a poursuivi Gabriel Attal, en assurant que « le tri des patients n'est pas une option ».

Mesures de grande ampleur

Annoncée ce mercredi matin, l'allocution présidentielle est annonciatrice de mesures de grande ampleur, comme depuis le début de la crise il y a un an . La précédente date du 24 novembre.

Pour se décider, Emmanuel Macron tiendra compte des dernières données épidémiques, sans pouvoir réellement évaluer encore l'effet du confinement hybride mis en place il y a 13 jours dans 16, puis 19, départements, dont ceux de l'Ile-de-France et des Hauts-de-France. La tendance reste inquiétante avec une hausse des chiffres mettant l'hôpital sous une très forte tension.

Le débat se tend entre l'exécutif et les oppositions avant un Conseil de défense décisif

Cette dégradation n'a fait qu'accentuer la pression sur le chef de l'Etat, pressé par de nombreux médecins, mais aussi l'opposition , de prendre des mesures plus efficaces, voire un confinement strict qu'Emmanuel Macron refuse. Faute de mesures rapides, des médecins et des responsables hospitaliers ont averti du risque de devoir « trier » les malades faute de lits. Un scénario « impossible » pour le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui a réaffirmé mardi : « Nous ne laisserons pas saturer les hôpitaux, nous ne laisserons pas les médecins devoir trier des malades ».

Fermeture des écoles ?

L'un des moyens de faire baisser cette pression est, selon des enseignants, parents et élus locaux, de fermer des établissements scolaires afin de limiter les contaminations. Une solution que le chef de l'Etat et son ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, ne veulent prendre qu'en dernier recours. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a demandé ce mercredi matin la fermeture des écoles dans la capitale, au vu de la situation sanitaire « très grave » et de la « désorganisation très grande » dans les établissements.

La proposition faite par la présidente ex-LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, d'avancer les vacances de printemps prévues à partir du 17 avril, pour fermer les écoles durant un mois est regardée de près à l'Elysée. « La réflexion est en cours », selon un conseiller.

Dans les écoles, des fermetures de classes en hausse de plus de 20 %

Parmi les paramètres de l'équation, l'acceptabilité de nouvelles restrictions compte beaucoup pour l'exécutif, face à une population de plus en plus rétive . Pourraient être concernés la quinzaine de départements placés sous vigilance renforcée, dont l'Orne, le Vaucluse, l'Isère ou le Jura, où le taux d'incidence dépasse parfois les 250 pour 100.000.

Lesechos.fr

mer, 31/03/2021 - 16:26