Jeune Afrique : L'ancien président Ould Abdel Aziz premier opposant à l'actuel pouvoir

Mis en cause pour la gestion des deniers publics durant ses deux mandats (2009-2019), l’ex-président mauritanien se défend pied à pied et nie en bloc. Première partie de l’entretien exclusif qu’il a accordé à « Jeune Afrique ».

On dit de l’amitié qu’elle ne résiste pas à l’exercice du pouvoir. Celle qui unissait depuis plus de trente ans l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz et son successeur Mohamed Ould Ghazouani n’a pas tardé à voler en éclats. Peu après son investiture, en août 2019, ce dernier s’est très vite affirmé comme le véritable chef, faisant taire ceux qui l’imaginaient sous la tutelle de son ami.

À l’Assemblée nationale, les députés ont mis en place une commission d’enquête parlementaire, dont le rapport, remis en juillet 2020, a révélé des irrégularités liées à dix marchés passés durant les deux mandats d’ »Aziz ». Mohamed Ould Ghazouani l’a dit et répété : il n’est jamais intervenu directement dans ce dossier.

Jeune Afrique : Le 7 avril, vous avez publié une lettre ouverte aux Mauritaniens, très virulente à l’égard du pouvoir, dans laquelle vous les appelez à vous rejoindre au sein du parti Ribat Al Watani, de Saad Ould Louleid. Êtes-vous devenu un opposant ?

Mohamed Ould Abdelaziz : Oui, car je suis totalement en contradiction par rapport à ce qu’il se passe dans mon pays. Par ailleurs, je n’avais jamais pris l’engagement d’arrêter la politique, après tous les efforts que j’ai faits pour tenter d’améliorer les conditions de vie de la population et de sécuriser le pays.

J’avais un parti que j’avais créé moi-même en 2009, mais le gouvernement en place s’en est saisi et me l’a confisqué. J’ai dû l’abandonner et en chercher un autre. J’en avais trouvé un [en août 2020, il s’était rapproché du Parti unioniste démocrate socialiste de Mahfoudh Ould Azizi, ndlr], mais il a été interdit.

Pourquoi avoir choisi cette formation, Ribat Al Watani ?

Car elle était la seule disponible. Chaque fois que j’ai approché un parti, il a subi des pressions ou il a craint d’être interdit. Le président de Ribat Al Watani a eu le courage d’accepter. Je vais en devenir membre et nous allons commencer à travailler dans les jours et semaines à venir pour y faire adhérer l’ensemble de no

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jeu, 15/04/2021 - 16:51