Le général Mahamat Idriss Deby, (37 ans), le chef de la junte au pouvoir, au Tchad, n’est pas le fils biologique de l’ex-maréchal Idriss Deby, mais le fils d’un officier de l’armée tchadienne tardivement adopté par l’ancien président tué lors de l’attaque rebelle de la semaine dernière.
L’information est donnée par l’épouse d’Hissène Habré, qui réagissait aux évènements au Tchad dans un entretien et qui a profité pour régler des comptes avec Idriss Deby, la justice et la presse sénégalaise, ainsi qu’avec la France, qui aurait choisi Mahamat pour occuper le pouvoir. C’est un fils adoptif, le fils non reconnu d’un ancien officier tchadien que tout le monde connaît qu’il a rencontré dans une caserne», a révélé Fatime Raymonde Habré, dans un entretien accordé à Dakar matin.
L’épouse de l’ancien président tchadien, réfugiée à Dakar depuis 1990, s’interroge sur la légitimité du chef de la junte tchadienne. «Ce jeune garçon quelle est sa légitimité ? Si c’est le clan qui est au pouvoir, il y a les enfants».
Dans son analyse, Mahamat est ni plus ni moins qu’un choix de la France. «Qui a fait ce choix-là ? Qui a eu la force d’imposer ce jeune garçon ? Avec la panique et la pagaille qu’il y a au Tchad il y a que la France. Le choix de ce garçon c’est un choix français. Pourquoi ? Parce qu’il était dans le contingent malien », argue Fatime Raymonde Habré, qui y voit aussi un intérêt politique pour la France.
«La préoccupation principale de la France aujourd’hui pour un Emmanuel Macron qui est déjà en campagne électorale, c’est de ne pas avoir une mauvaise surprise par rapport au G5 sahel, par rapport à la zone du Sahel qui est un élément de campagne électorale en France».
Dans cette prise de parole, l’épouse d’Hissène Habré solde très clairement ses comptes avec Idriss Deby. L’ex-Première dame du Tchad se désole qu’après la mort d’Idriss Deby on le présente comme ange, un rempart contre le terrorisme, un panafricaniste. «En aucun cas, Idriss Deby n’est ni un pacificateur ni un panafricaniste. C’est un pion. Un pion important dans la politique d’occupation de l’espace sahelo-sahelien.
La France n’est pas engagée dans la lutte contre le terrorisme par philanthropie. Si c’était le cas, elle soutiendrait le Cameroun qu’il l’a sollicitée dans le même combat et à qui elle a demandé de payer la note pour les images satellitaires et qu’elle a refusé en demandant une contrepartie financière selon madame Habré.