La désormais ancienne ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, débarquée samedi du gouvernement de Pedro Sanchez, a payé cher son attitude irresponsable de permettre l’accueil en catimini du chef des séparatistes du polisario, le dénommé Brahim Ghali, ont souligné des analystes politiques espagnols.
Gonzalez Laya et le gouvernement espagnol ont opté pour l’opacité et agi derrière le dos du Maroc privilégiant l'entrée illégale en Espagne d’un criminel de guerre, a indiqué l’analyste politique Miguel Angel Puyol, assurant que l’ancienne ministre n’a pas bien mesuré les conséquences de son acte hostile l’égard du Maroc.
Le départ de Gonzalez Laya est la conséquence directe de ses décisions hasardeuses et de sa mauvaise gestion de la crise avec le Maroc, un pays qui honore amplement ses engagements en matière de coopération et de bon voisinage avec l’Espagne, a relevé M. Puyol dans une déclaration à la MAP après l’annonce d’un large remaniement gouvernemental en Espagne qui a touché sept départements.
L’accueil du criminel Brahim Ghali et les révélations dévoilées au grand jour sur cette affaire, notamment les rapports de l’armée, confirment une grave erreur diplomatique de la part du gouvernement espagnol qui a perdu la confiance d’un partenaire stratégique et fidèle comme le Maroc, a fait observer M. Puyol, précisant que les informations publiées par les différents organismes ont donné raison au Maroc.
Dans le même sillage, Rafael Esparza Machin, académicien et ancien leader du Parti socialiste ouvrier espagnol aux Canaries, a pointé du doigt l’amateurisme de Gonzalez Laya dans la gestion des relations avec le Maroc.
« Sans nul doute, la crise provoquée par l’ancienne ministre des Affaires étrangères avec le Maroc et sa gestion lamentable de cette affaire sont la principale cause de sa sortie forcée du gouvernement », a affirmé M. Esparza dans une déclaration similaire.
En permettant, en avril dernier, l'entrée illégale sur le territoire espagnol du dénommé Brahim Ghali sous une fausse identité pour qu'il échappe à la justice espagnole, Gonzalez Laya a commis une erreur impardonnable, qui a été confirmée par des rapports de l’armée et des départements concernés.
« L’attitude de Gonzalez Laya, apparemment victime d’une manœuvre algérienne, constitue un acte de trahison dont les conséquences sont fatales sur les relations bilatérales », a-t-il martelé.
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé, samedi, un profond remaniement ministeriel, marqué particulièrement par le départ forcé de la controversée ministre des Affaires étrangères, de l'UE et de la coopération, Arancha Gonzalez Laya.
Critiquée par les milieux politiques espagnols pour sa mauvaise gestion de plusieurs dossiers sensibles, Gonzalez Laya a été remplacée par l’actuel ambassadeur d’Espagne en France, José Manuel Albares.