Éditorial Al Wiam : Le président Ghazouani tourne la page de dettes demeurées un casse-tête pour le pays depuis des décennies

De longues décennies et des régimes successifs n’ont pu régler le casse-tête de la dette mauritanienne, demeurée une guillotine financière silencieuse suspendue sur la Mauritanie, remuant sous les pieds de relations diplomatiques distinguées entre la Mauritanie et l'Etat du Koweït.

Il est incontestable que les agissements du régime de l'ancien président Maaouiya Ould Sidi Ahmed Taya ont provoqué une fissure dans ces liens, lorsqu'il a rejoint le camp des rares Etats, qui ont soutenu l'annexion du Koweït par l'Irak au début des années 90 du siècle dernier.

Toutefois, le souci des autorités koweïtiennes de maintenir leurs relations fraternelles avec le peuple mauritanien a écarté l’option de rupture des relations diplomatiques de se matérialiser sur le terrain et renforcé la foi des mauritaniens fermement attachés à la consolidation des liens de coopération entre Nouakchott et Koweït-city.

En conséquence, plutôt que de baisser, les aides koweitiennes n’ont fait, en ces circonstances exceptionnelles, que déferler sur la Mauritanie, à la même cadence antérieure, jusqu’au jour de fermeture de cette page regrettable et malheureuse de l'histoire des relations entre les deux Etats frères et amis.

Cependant, l’apaisement et le retour à la normalité diplomatique entre Nouakchott et Koweït-City, à l'avant l'aube de l'invasion irakienne, n’ont pas réussi à clore un autre dossier, lequel n'était pas plus compliqué le précédent, mais qui est resté le plus difficile à régler.

Il s’agit de la crise des dettes du Koweït envers la Mauritanie qui avaient dépassé toutes les prévisions et toutes les limites autorisées et dont le remboursement a accusé du retard pour des raisons liées aux priorités privilégiées par les régimes mauritaniens qui se sont succédés et pour lesquels, la question des dettes, malgré son acuité et son urgence, était secondaire.

Bien que certains anciens présidents aient été plus proches de l'État du Koweït que l'actuel président, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, des facteurs tels que la sagesse de ce dernier, son sens politique et sa capacité à gérer des dossiers épineux ainsi que sa conviction des liens de fraternité et de partenariat, conjugués au souci des autorités koweïtiennes, représentées par feu l'Emir, son successeur et les piliers de leur pouvoir, à soutenir la Mauritanie pour ne pas sombrer dans les crises économiques consécutives à la pandémie du Covid-19, les deux parties sont parvenues à un accord en vertu duquel, 95% des intérêts accumulés sur plus de trois décennies sont annulés et le reste, soit 5%, investi dans des actifs présentant des opportunités d’investissement profitables aux deux pays.

Le principal de la dette soit 82 707 600 $ sera également remboursé sur une période de 20 ans, y compris un délai de grâce de deux ans, et à un taux d'intérêt annuel de 0,5 %.

L'accord est intervenu dans une conjoncture particulière au niveau national, régional et international, dès lors où ce qui a été convenu entre les deux parties, dans ledit accord, est synonyme d’un don gracieusement accordé, sachant que la dette est restée un dossier sans solution pour nos gouvernements successifs, dont les efforts déployés visant à régler ce casse-tête sont restés vains.

Le but économique exceptionnel que le président Ghazouani a marqué dans le camp du fardeau très alourdi de la dette extérieure, grâce auquel, nous avons mérité d’entrer dans le Livre Guinness des records, a attiré l'attention des observateurs, sur le fait que la sagesse, l'expérience et la conviction sont des qualités, sans lesquelles, tout dirigeant ne sera pas en mesure de réaliser un acquis de la dimension de l’exploit réalisé par le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani.

 

Agence Al Wiam d’Information

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sam, 28/08/2021 - 22:49