Bamba Ould Dramane, le maire qui croit au développement de la ville de Rosso

La ville de Rosso, capitale administrative de la wilaya du Trarza, abrite 33.581 habitants, selon le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2013) et recèle d’importantes potentialités qui peuvent être mises en valeur pour permettre une bonne contribution aux politiques de lutte contre la pauvreté. Son déplacement, envisagé en 2009 pour prémunir les populations contre des inondations récurrentes, n’a pas été achevé, sans doute parce qu’il a rencontré des « résistances » au sein d’habitants sentimentalement attachés à leurs « chez », mais aussi, parce que cette « délocalisation » a été envisagée dans des conditions d’impréparation telles que plusieurs infrastructures de bases peinent à voir le jour.

 

Mais, pour son développement futur, au moment où la ville s’apprête à justifier pleinement son rôle de Porte de la Mauritanie sur l’Afrique subsaharienne, avec le lancement de la construction du Pont de Rosso, la ville a la chance d’avoir aujourd’hui pour édile l’un de ses fils, M. Bemba Ould Dramane, qui croit fermement que son développement est d’abord une affaire locale.

Ancien ministre du Commerce, de l’artisanat et de l’industrie, de 2009 à 2014, Bemba Ould Dramane, élu maire de Rosso en 2018, s’active depuis lors pour faire recouvrer à cette ville du sud mauritanien, naguère important carrefour de commerce et d’échanges, son lustre d’antan. Son entregent et son statut d’ancien ministre sont les meilleurs atouts pour négocier les financements en faveur de la commune auprès des partenaires techniques et financiers de la Mauritanie dans le cadre de la politique de décentralisation prônée par le gouvernement et menée par le très dynamique ministre de l’Intérieur, M. Mohamed Salem Ould Merzoug.

Le gouvernement du Premier ministre Mohamed Ould Bilal a bien compris que le problème commun à toutes les communes de Mauritanie vient d’une décentralisation qui dénote d’une volonté politique certaine de confier la gestion des municipalités à des conseils élus, mais dont l’erreur congénitale est d’avoir transférer des compétences non accompagnées par le transfert EFFECTIF des moyens. Une erreur que le Maire espère voir corriger rapidement avec les nouvelles orientations, surtout que les programmes inscrits dans « Ta’ahoudati » du président de la République, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, et notamment la création de l’Agence « Taazour », vont dans ce sens.

Homme politique incontournable à Rosso  inconditionnel du president de la république  Mohamed ould cheikh El ghazzouani et l’un des précieux alliés du Premier ministre Mohamed Ould Bilal, Bemba Ould Dramane apporte une contribution non négligeable à la mise en œuvre du programme « Taahoudati » de Son Excellence le président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani notamment en ce qui concerne la décentralisation.

Comme exemples de ces mesures qui méritent d’être revues et corrigées, l’exigence faite aux communes d’apporter soutien et assistance aux écoles du fondamental et à certaines structures de santé (dispensaires et postes de santé), alors que les budgets de fonctionnement restent aux mains des ministères de tutelle !

Pour le cas de la mairie de Rosso, portée comme un sacerdoce, à l’image de toutes les grandes communes du pays, il y a une disproportionnalité évidente entre les ressources et les charges. « Nos ressources propres provenant essentiellement du marché et du bac, oscillent entre 7 et 9 millions/mois, ce qui couvre, à peine, les salaires des employés de la commune », précise le maire qui ajoute : « Cela si le recouvrement se fait dans les meilleures conditions, ce qui n’était pas souvent le cas, avant l’appui apporté par la GIZ (coopération allemande) qui a permis d’utiliser un logiciel de contrôle performant. »

Cette « justesse » dans les ressources, en comparaison avec les salaires, fait que toutes interventions en dehors de la mission classique de la mairie (assistance aux mosquées, aux mahadras, aux écoles et aux dispensaires, sinistres, etc.) perturbent la gestion d’un budget qui bénéficie également d’une allocation de l’Etat de 40 millions d’UM (12 pour le fonctionnement et 8 pour l’investissement). Une situation financière telle qui fait que, dans l’état actuel des choses, la mairie ne peut remplir convenablement sa mission auprès des citoyens, même si elle déploie tous les efforts possibles pour assurer un service « convenable ».

Aujourd’hui, Rosso peine aussi à tirer profit de sa position de ville-frontière stratégique dans le corridor de la transsaharienne reliant l’Afrique subsaharienne à l’Europe en passant par l’Afrique du Nord (le Maroc). Porte d’entrée vers cette Europe tant désirée, elle est également le point de passage des migrants légaux rentrant au pays (Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali) par voie terrestre.

Les données démographiques de l’Office national de Statistiques constituent une bonne base pour envisager les besoins en développement de la ville dans un contexte de décentralisation qui ne fait que commencer : Une population composée de 51% des jeunes âgés de moins de 20 ans, un taux d’analphabétisme de 20,1% (16,1% pour les hommes, contre 24,3% pour les femmes), une population en âge de travailler estimée à 14.600 dont 6403 disposant d’un niveau d’instruction allant du primaire à l’université. Un accès à l’eau potable des plus élevé au niveau (80%), au combustible Gaz (58,9%) et des habitants propriétaires à hauteur de 69,5%.

En termes d’occupation, ce sont les activités de commerce qui occupent le premier rang (3036), toujours selon la monographie de l’ONS, suivies par l’administration et les services (2194), les BTP (593), l’agriculture (533) et le transport (529).

 

alwiam.info   la redaction

jeu, 06/01/2022 - 15:24