Le sauveur du Maroc contre le Ghana, lors du premier match des Lions de l'Atlas à la Coupe d'Afrique des nations, Sofiane Boufal, est de nouveau attendu pour porter sa sélection face aux Comores, vendredi à Yaoundé. À 28 ans, le joueur du SCO d'Angers, passé par Lille, Southampton et le Celta Vigo, a épuré son jeu et marque enfin des buts pour le plus grand bonheur de ses supporters marocains.
Secoué par Vahid Halilhodzic, le buteur du Maroc à la Coupe d'Afrique des nations, Sofiane Boufal a épuré son jeu et marque enfin des buts alors qu'avant, il n'avait "rien fait" en sélection. Poursuite de la métamorphose contre les Comores, vendredi 14 janvier, à Yaoundé.
"Tu as 28 ans, tu n'as pas beaucoup marqué, en équipe nationale qu'est-ce que tu a fait ?" a lancé "coach Vahid" à Sofiane Boufal pendant la préparation de la CAN, raconte le Bosnien.
"J'ai été très sévère dans le constat", admet l'ancien buteur du FC Nantes, "mais j'avais les statistiques devant moi. Et je lui ai dit : 'Qu'est-ce qu'on peut changer ?'"
Mais son sélectionneur a "remarqué un changement presque radical. Dès le premier entraînement le 27 décembre, il poussait beaucoup".
Et le travail paie : l'Angevin a libéré le Maroc contre le Ghana (1-0) lors du premier match, d'une frappe sèche.
Son entraîneur à Angers, Gérald Baticle, ancien buteur comme Halihodzic, salue ce "but en une touche, parce que sur l'action il est placé", explique-t-il à l'AFP. "Un but d'avant-centre. Pas forcément un but à la Sofiane mais un but qui compte beaucoup".
"Parce que Sofiane, il aime marquer des buts où il a dribblé des joueurs, des buts que d'autres n'arrivent pas à marquer", ajoute l'ancien avant-centre auxerrois.
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"Combien tu as marqué ?"
Sofiane Boufal "est un joueur de talent", mais Halihodzic assure qu'il a eu besoin de "discussions assez costauds" avec lui. "Un attaquant moderne vit des statistiques, combien tu as marqué, combien tu as fait marquer. Sinon tu n'es pas un bon attaquant".
Titulaire contre le Ghana, le joueur formé au SCO a profité des absences des trois titulaires, Youssouf En Nesyri, Rayan Mmaee et Ayoub El Kaabi, blessés ou positifs au Covid, pour se signaler.
"Quand je suis arrivé au club (cet été, NDLR), Boufal n'était même plus sélectionné", rappelle Gérald Baticle.
Revenu en 2020 au SCO après des passages à Lille, Southampton et au Celta Vigo, le Marocain "a beaucoup travaillé cet été pour retrouver sa condition athlétique. Ensuite il a regagné sa place chez nous, et après il a retrouvé des repères dans le jeu, des bons automatismes, des bonnes attitudes", complète son entraîneur.
Surtout, Boufal "a fait beaucoup d'efforts pour retrouver les bonnes attitudes défensives", souligne-t-il.
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Un joueur "investi"
"Ça lui a permis de retrouver sa place en équipe nationale, mais souvent en tant que remplaçant. Il a continué à travailler avec nous et sûrement avec eux", poursuit le coach angevin.
"Si tu n'es pas là à la récupération, tu ne peux pas joueur dans une équipe de haut niveau", confirme Halilhodzic, "il se bat, il est solidaire, il revient".
Sofiane Boufal a aussi gommé les scories de son jeu. "C'est un garçon qui fait la différence avec ses dribbles, mais si tu me dribbles à 40-50 mètres des buts, ça ne m'intéresse pas", lui explique Vahid. "Ton talent pour le dribble, tu dois le montrer dans les 16 mètres".
Et puis "son jeu sans ballon était inexistant", ajoute le sélectionneur du Maroc.
Sofiane Boufal progresse dans la discipline tactique. "En club, il joue un peu libre, en équipe nationale, c'est impossible", prévient Halilhodzic.
"Aujourd'hui, on compte beaucoup sur lui, je suis content pour lui", conclut Vahid. "En plus c'est un garçon très sympathique, c'est vrai qu'il a un peu de caractère, mais c'est tant mieux pour l'équipe."
En le voyant marquer contre le Ghana, Gérald Baticle l'a trouvé "plein d'énergie, plein d'enthousiasme, je le sens investi, déterminé".
Et tant pis s'il manque au SCO, comme son coéquipier Azz-Eddine Ounahi, ou les Camerounais Stéphane Bahoken et Enzo Ebosse.
Quitte à se priver de ses internationaux africains, Gérald Baticle "préfère les voir revenir en pleine possession de leurs moyens et en pleine confiance. Et si possible avec le trophée. Ils ont pris de la valeur, de la confiance et ils rentrent pleins d'énergie et d'enthousiasme à donner à leurs partenaires". Métamorphosés.
Avec AFP