Sid'Ahmed Ould Rayess quitte le Port Autonome de Nouakchott dit Port de l'Amitié (PANPA) la tête haute. Le départ de l'ancien ministre des Finances, ancien ministre des affaires économiques et également ancien gouverneur de la banque centrale de Mauritanie (BCM) a laissé un grand vide, surtout dans la grande classe ouvrière (les dockers) qui se considèrent désormais comme orphelins, tant l'homme a œuvré, comme ils le disent eux-mêmes de façon unanime, pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. « Jamais, aucun directeur du PANPA ne nous a accordé autant d'égards que Ould Raiess. On espère seulement que celui qui le remplace continuera sur la voie qu'il a tracé, c'est le moindre de nos souhaits », peut-on entendre dans un enregistrement fait de manière spontanée quand ces laissés-pour-compte ont appris, avec surprise, le départ de Sid'Ahmed Ould Rayess. « Quand un responsable remplit bien ça mission, il n'y a aucune honte à le dire, comme il ne faut avoir aucune crainte à dénoncer les mauvaises gestions, hors, vous êtes tous témoins, ici, que Ould Rayess s’est distingué, depuis son arrivée, par des actions irréprochables », lance un orateur à des centaines de travailleurs venus spontanément afficher leur soutien à un homme dont la compétence et l'amour du prochain ne datent pas d'aujourd'hui.
Il faut aussi rappeler que c’est bien Ould Rayess que le président Ghazouani a appelé à la rescousse pour redresser la situation d’un PANPA pris dans l’engrenage de contrats et de conventions établis sous le président Aziz et dans lesquels l’établissement portuaire était largement perdant. La renégociation qu’il avait menée avec brio a permis à l’Etat mauritanien de recouvrer une bonne partie des millions de dollars qu’il perdait dans des accords léonins établis pour fructifier des intérêts particuliers.
Premier changement de taille dans le projet de quai à conteneurs : le projet est désormais porté par le Fonds français d’investissement Méridiam, comme premier vis-à-vis de la Mauritanie et non par «partenaire (qui) n’était pas connu» avec une fragmentation du capital qui ne rassure pas, avait précisé Sid’Ahmed Ould Rayess, quand il annonçait aux Mauritaniens la bonne nouvelle en tnt que Directeur général du PANPA.
La révision à la baisse des coûts de réalisation du quai à conteneurs et le renoncement à certaines exonérations «injustifiées» permettraient aussi au trésor public mauritanien d’engranger 200 millions de dollars américains, en plus de ce qui avait été convenu dans le premier accord. L’avenant cassait aussi le monopole octroyé à Arise Mauritanie puisque, l’exclusivité de la gestion de l’ouvrage, basée sur la durée, dans l’accord initial (30 ans), est maintenant liée au volume (450 000 conteneurs) qui, une fois atteint, autorisait les autorités portuaires à construire un nouveau quai.
Une clause relative à l’emploi de Mauritaniens dans cette convention d’une durée de 30 ans avait également été introduite. Ainsi, à 15 ans de sa mise en œuvre, la société bénéficiaire doit avoir cédé 10% des postes à des Mauritaniens
C'est sans doute parce qu’il s’inscrit bien dans la perspective d’une lutte contre la gabegie telle qu’édictée dans le programme « Taahoudati » que Sid’Ahmed Ould Rayess s’est créé des ennemis qui, aujourd’hui tapis dans l’ombre, se délectent d’un départ qui, selon plusieurs observateurs, est loin d’être une disgrâce. Pire, ils ont même commandé des manipulations des audio, sur les réseaux sociaux, pour accabler encore plus un homme dont le seul tort est de BIEN servir son pays.
Sneiba