La Mauritanie, qui se présente comme un modèle exemplaire dans la lutte contre les discours extrémistes et l’extrémisme violent en Afrique en général et au sahel en particulier, est de plus en plus confrontée à une montée de ces discours sur les réseaux sociaux.
Une recrudescence des discours extrémistes qui affecte le plus les jeunes générations, devenues les tranches sociales le plus touchées, voir les plus ciblées par les groupes Djihadistes, en raison de leur forte présence continue sur les réseaux sociaux.
Ces discours extrémistes avaient commencé en Mauritanie avec l’apparition du Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC), lequel, a changé de nom le 25 janvier 2007, après avoir prêté officiellement allégeance à Al-Qaïda, pour devenir Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Conscients de l’importance de ces réseaux sociaux et leur impact considérable sur les jeunes, les membres du GSPC s’étaient fortement investis dans les réseaux sociaux, afin d’endoctriner les jeunes que l’absence de protection contre ces supports numériques néfastes, a rendu très vulnérables et faciles à embrigader à travers les discours extrémistes.
Afin de contrer cette influence dangereuse grandissante dans les rangs des jeunes et réalisant la gravité du phénomène, les autorités mauritaniennes, se sont vite empressées d’endiguer la menace et de prendre les mesures de riposte appropriées pour contrer ce nouveau fléau.
C’est dans le cadre de sa lutte contre ces discours extrémistes, que l’Etat mauritanien a abrité en 2014 un sommet régional destiné à susciter une prise de conscience et une interaction active des différentes communautés locales face à la radicalisation et à l’extrémisme violent en coordonnant et en agissant de manière concertée avec les autorités publiques.
Les autorités publiques ont mené à ce propos plusieurs initiatives dont celles visant à associer leurs partenaires au développement et la société civile nationale dans cette lutte qui requiert les efforts conjugués de toutes les parties afin d’être couronnée de succès.
Des initiatives dont l’objectif est d’éradiquer tous les types des discours extrémistes violents et incitant à la haine, en éloignant et en protégeant les jeunes contre cette propagande djihadiste dangereuse.
C’est aussi dans le cadre de cette réplique contre les discours extrémistes qu’a émergé ces dernières années sur l’espace virtuel, le plus affecté sur les réseaux sociaux, de nouveaux et jeunes leaders de la société civile dont des blogueurs issus de la société civile.
Afin de mieux éradiquer ce fléau les nouveaux blogueurs ont lancé des campagnes de sensibilisation virtuelles dans le but de susciter une prise de conscience chez les jeunes sur les réseaux sociaux où ces derniers constituent la cible privilégiée et vulnérable des groupes djihadistes.
Parmi les slogans portés par ces jeunes blogueurs on trouve « Stop Extrémiste », « Je ne suis pas Extrémiste ». Des actions visant également à mieux propager la culture du dialogue constructif et de la paix sociale auprès des jeunes, qui publient ces discours extrémistes ou manifestent leur endoctrinement incitatif aux actes haineux et violents contre des innocents, avaient été également menées.
Le gouvernement mauritanien a mis en place quant à lui, un arsenal juridique régissant tout acte extrémiste ou haineux, tandis que les blogueurs de la société civile se sont fortement mobilisés, revendiquant la prise de réformes dans ce cadre et leur concrétisation sur le terrain de la réalité.
Les blogueurs engagés dans la lutte contre tout sorte de discours extrémistes ou haineux ont appelé par ailleurs à la création d’une coalition nationale de lutte contre les discours extrémistes en Mauritanie, en particulier sur les réseaux sociaux.
Une nouvelle coalition qui implique à côté de l’action, étatique, les efforts de la société civile, des leaders religieux et politiques ainsi que des médias.
Une coalition nationale qui peut assainir les réseaux sociaux de tous ces fléaux, contribuer à immuniser les jeunes contre la radicalisation et assoir une culture de paix et de tolérance sur l’espace numérique et social.