MauriSanté et l’UNICEF sensibilisent les acteurs de la presse sur la Journée mondiale de l'hygiène menstruelle

A l'occasion de la journée de l'hygiène menstruelle, dont la célébration coïncide au samedi 28 mai de chaque année, l’ONG MauriSanté et l’UNICEF ont conjointement organisé la veille, hier vendredi, un briefing au profit d’une quinzaine de journalistes issus des chaînes TV, des stations radios, de sites web ; journaux papiers et de plateformes des réseaux sociaux, afin de les mobiliser sur l’importance de s’impliquer activement dans la sensibilisation sur l'hygiène menstruelle

Le briefing, organisé sous le thème « Sang tabou », a donné lieu à une riche projection Power point agrémentée de statistiques présentée, commentée et développée par Mme Lalla Fall, Cheffe de projet à l’ONG MauriSanté.

« L’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle remonte à 2014. Son but est de " Rompre le Silence et à diffuser l’information pour permettre à la communauté en générale et à la communauté scolaire en particulier de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle », a-t-elle indiqué dans son introductif de cette rencontre avec les médias, présentant les menstruations comme étant « le processus mensuel de rejet du sang et des tissus de l’utérus qui commence généralement avant l’adolescence et se termine à la ménopause ».

 

L’autre but de la célébration de cette journée est d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles », a souligné Mme Lalla Fall.

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28/05

 

Le choix du jour, le 28ème du mois, a été effectué en pensant à la durée moyenne d’un cycle menstruel d’une part et du fait que le mois de mai est le 5ème de l’année, soit le nombre de jours moyen de la durée des règles.

Cette journée vise par ailleurs à interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles.

 

Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) estime que 66% des filles en Afrique ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles, ce qui rend l’expérience négative, et parfois traumatisante, a-t-elle mis en exergue, disant qu’une fille en âge de scolarisation sur dix s’absente régulièrement de l’école pendant ses règles et qu’en conséquence, il urge de parler régulièrement du « Sang Tabou » et de faire bouger les lignes, d’où cette rencontre avec les acteurs médiatiques pour sensibiliser l’opinion public et les décideurs sur ce phénomène sanitaire qui ronge la vie des filles et donc d’une frange importante de la société.

 

Abordant l’engagement au niveau de la Mauritanie en faveur de l’hygiène menstruelle, La Cheffe du Projet à MauriSanté, a souligné la campagne de distribution de serviettes hygiénique réutilisables aux filles dans les quartiers vulnérables de Nouakchott par le Centre SAFIA  et accompagnée d’une sensibilisation sur la thématique à la fois sur les réseaux sociaux ( à travers des influenceurs de renom) , la TV , la radio et au niveau communautaire.

Pour financer l’activité, le centre a produit des bracelets « symboliques » version Homme et version Femme qu’il met en vente pour collecter les fonds pour produire les serviettes hygiéniques. En effet, en achetant un bracelet, vous offrez une serviette hygiénique réutilisable à une fille dans les quartiers vulnérables de Nouakchott.

Ces bracelets, vendus à 1 00 MRU (1 000 anciennes ouguiyas) sont également disponibles dans plusieurs points de vente en ville d’où le devoir de toute bonne conscience d’encourager les efforts déployés par cette initiative dans le cadre de cette campagne.

 

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Informations générales

Près de 83 % des femmes ont l’impression que leurs règles les empêchent de participer pleinement à des activités, et 70 % affirment qu’elles ont manqué le travail ou l’école en raison de leurs règles.

La gestion de l’hygiène menstruelle est composée de quatre éléments principaux :

Accès aux produits pour l’hygiène menstruelle

Accès au savon et à l’eau

Accès à une élimination sécuritaire des déchets menstruels

Accès à l’éducation au sujet des règles

Afin d’illustrer le traumatisme vécue par les filles dans ce cadre, la présentatrice a cité comme exemple « Le Chhaupadi », qui  est une forme d’exil menstruel, où les femmes sont placées dans des huttes et doivent y rester isolées jusqu’à la fin de leurs règles. 

L’hygiène menstruelle est presque inexistante dans ces huttes menstruelles, qui sont souvent faites de boue, avec peu ou pas de ventilation et qui ont même causé de nombreux décès.

« Au Venezuela, les personnes qui ont leurs règles sont forcées de se tourner vers le marché noir pour les produits d’hygiène, car l’hyperinflation extrême a provoqué une augmentation du prix des tampons de 1 800 %! », a indiqué Mme Lalla Fall, selon laquelle, malgré qu’ils  soient les meilleurs au monde en matière d’accès à l’hygiène menstruelle globale,  beaucoup (avec un grand B), d’amélioration possibles restes à faire aux États-Unis et au Canada.

Et de rappeler que 70 % des personnes qui ont des menstruations manquent l’école ou le travail pendant leurs règles, et 1/3 des personnes de moins de 25 ans ne peuvent pas se permettre d’acheter des produits pour les règles.

La présentation a été suivie d’une séance questions-réponses au terme de laquelle, les professionnels des médias avaient été mieux édifiés sur l’hygiène menstruelle et le devoir de s’impliquer activement pour que ce supplice ne soit plus un tabou et pour susciter l’engagement de tout un chacun, selon sa position, à sensibiliser sur l’importance vitale tant qu’individuelle que collective de l’hygiène sanitaire

 

sam, 28/05/2022 - 13:26