La BMI à court de preuves contre un journaliste traîné devant le Procureur

 La Banque Mauritanienne pour l’Investissement s’est fendu d’un communiqué alambiqué en guise de réponse à mon post précédent. Et le moins que l’on puisse est que cette banque qui se veut « professionnelle », s’est emmêlée les pinceaux au point de se mordre la queue.

En guise de défense, je serais tenté de verser cette diatribe gauche à souhait comme pièce dans le dossier. La BMI affirme que l’article en question renferme des contre vérités, des mensonges, de fausses informations, des supputations et des accusations, mais sans en citer une seule.

L’unique information que nous avions donnée, concernant la banque, est que « Zein Abidine est actionnaire et que le reste du capital est détenu par de mystérieux émiratis que personne n’a jamais eu à voir ».

On a vu des Français à la SGM, des Marocains à Attijari, des Turcs à la BIM, des Marocains à Mauritel et des Tunisiens à Mattel, des Soudanais à Chinguitel mais pas l’ombre d’un Emirati à la BMI. Le moins que l’on puisse dire est que cela amène à se poser des questions ! Les Emiratis ont-ils si aveuglément confiance à la partie mauritanienne au point de ne même pas commettre un sous-fifre pour leur rendre compte? Peut être… Cela ne nous empêchera pas de poser et de nous poser des questions, somme toute, légitimes.

Avec ce communiqué, qu’elle vient de publier, la BMI est elle en perdition ? A-t-elle perdu tout sens de la mesure ? Pourquoi cette fébrilité ? A-t-elle quelque chose à cacher ? Ou continue-t-elle à expier dans le purgatoire de son pêché originel ? Sinon comment peut-on expliquer ce flot d’insultes d’invectives et d’accusations graves qu’elle profère contre un journaliste qui ne fait que son travail et contre lequel elle a par ailleurs esté en justice ?

Il y a là matière à procès en diffamation.

Menteur, vendu, et surtout qui « adopte le chantage contre le PDG de la banque ». Sur quoi se base cette banque pour lancer cette accusation grave et ces anathèmes qui touchent à l’honneur de la personne qui en est l’objet?

L’une des raisons pour lesquelles les journalistes en Mauritanie s’abstiennent souvent de contacter une entité sur laquelle ils enquêtent, c’est la crainte de se voir accusé de « tentative de chantage ». Pour ma part les seules deux fois où j’ai été en contact avec le président du Patronat mauritanien c’était en 2008 lorsque je me suis venu le voirpour acheter avec lui des ordinateurs et en 2022 quand lui-même est venu s’asseoir à mes cotés dans un vol en provenance de Dubai pour tailler une bavette.

Dans son communiqué réquisitoire, la BMI va jusqu’à m’accuser d’être au service de ses concurrents !! Quels concurrents ? Il est vrai que le lancement de son produit financier-phare de mobile banking « Sedad bank » a fait un flop mais de là à penser que je serais au service de BPM et son Bankily ou BMCI et son Masrvi il y a un pas, que les responsables de la BMI ne semblent pas hésiter à franchir.

Je n’ai aucun intérêt et je ne suis en rien responsable des failles de la BMI. Cette banque qui se veut un exemple de professionnalisme, et de « transparence » a un passé d’engagement politique qu’elle a désormais du mal à assumer. N’est ce pas cette banque qui contrairement à ses collègues avait fait ouvertement campagne aux cotés de l’ancien président en vue de l’adoption de reformes constitutionnelles controversées. Une banque qui se jette corps et « âme » dans les joutes politiques ne peut plus invoquer le professionnalisme et le souci de préservation du système financier national.

Pour ma part j’aimerais bien savoir quelle information donnée par le journaliste est jugée fausse par la BMI, puisque dans sa logorrhée écrite je n’ai absolument pas trouvé réponse à cette interrogation.

Mais le plus étonnant dans la démarche de la BMI, c’est que quand des medias ont parlé de la nomination de Esma Mohamed Abdel Aziz à sa tête, la banque s’est contenté d’un démenti timide qu’elle a demandé aux medias de publier. Cette fois elle semble avoir privilégié la démarche judiciaire et personne ne lui conteste ce droit, mais elle devrait s’assurer avoir matière à aller en justice sans crainte de se ridiculiser.

Illi midrag b leyam aryane ( Il n’y a pas plus nu que celui qui croit que le temps le protège) tôt ou tard la vérité finira par triompher !

Moussa Ould Samba Sy

Mauriweb

mar, 23/08/2022 - 06:24