On vous savait colérique, brutal, boulimique… nous découvrons que vous êtes peu studieux. Surtout face à l’expérience de la vie qui est souvent peu clémente, particulièrement pour des hommes qui ont été bien fortunés.
Le propre des présidents qui se sont servis du pouvoir en exerçant une autorité, c’est qu’ils finissent par se confondre avec les pays. Il n’est pas surprenant de vous entendre exagérément utiliser le JE et de vous instituer comme le sauveur à chaque fois que vous avez décidé de franchir le rubicond.
Quand vous dérivez, c’est le pays qui dérive, quand vous vous enrichissez, c’est le pays qui s’enrichit.
Quand vous êtes empêché de parler pour des raisons évidentes de statut juridique (mis sous contrôle judiciaire après avoir refusé d’obtempérer aux directives normales du Parquet), c’est le pays qui est sous embargo. Quand vous êtes malade, le pays est malade…
Non, monsieur l’ancien président, vous n’êtes pas le pays et le pays n’est pas vous. Vous avez certes dérivé. Le pays a fait preuve de résilience face à tous les aléas dont le pire est certainement votre retour impromptu et vos tentatives avérées de revenir au pouvoir par des petites fenêtres que vous avien laissé ouvertes.
Vous vous êtes enrichi. A l’excès. Mais le pays, lui, est resté pauvre. Probablement de ce fait. Dans l’humilité, alors que vous avez accumulé avec l’arrogance qui a toujours été l’un de vos traits de caractère.
Vous n’avez pas respecté la Justice de votre pays, ni quand vous étiez au pouvoir, encore moins quand vous l’avez quitté et que vous avez été confronté aux poursuites logiques et normales. Vous avez été mis sous contrôle judiciaire «strict», ce qui vous interdisait tout contact avec l’extérieur. Mais le pays a baigné et baigne encore dans un climat de liberté que renforce la tranquillité absolue, l’absence de toute crainte d’être brimé sans raison ou de subir l’ire d’un dirigeant colérique pour avoir pris telle ou telle position ou raflé tel ou tel marché.
Vous avez piqué une crise cardiaque à la suite de la disparition tragique d’un de vos receleurs – le plus gros probablement. Vous en avez été malade. Mais le pays se porte très bien. Malgré vous, il a passé la dure épreuve de la pandémie de la COVID19 et malgré vous, il passera le cap des coups bas répétés et des mines que vous avez grossièrement implantées.
De tout ce que vous avez dit à Bordeaux, je retiendrais que quand vous avez pris le pouvoir, il fallait «commencer par l’essentiel» : «il n’y avait aucune vision sécuritaire» et la nécessité de procéder à «la refonte de notre Armée».
La mission, ô combien fastidieuse, a été confiée au meilleur d’entre vous : Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani et comme à son habitude, il a largement rempli son devoir. La droiture, le sens de la responsabilité et le souci de l’exemplarité ont toujours été ces caractères premiers.
Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz, je vous donne le seul conseil qui vaille : remboursez et taisez-vous.