Journée de sensibilisation sur la lutte contre la corruption et sur les droits de l’homme : Une contribution citoyenne

La Commission Nationale des Droits de l’homme (CNDH) et l’Observatoire National de Lutte contre la Corruption (ONLCC) ont organisé en partenariat avec l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le lundi, 28 Aout 2023 aux locaux de la CNDH à Nouakchott, une journée de sensibilisation et de réflexion sur la lutte contre la corruption et les droits de l’homme.

L’atelier du haut niveau a été marqué par la participation de représentants d’institutions publiques et de la société civile engagés pour la cause des droits de l’homme en plus de responsables de l’Association Francophone des commissions nationales des droits de l’homme (AFCNDH).

L’atelier a constitué une rencontre d’échange et de réflexion autour d’un cadre de concertation entre les décideurs et acteurs anticorruption en Mauritanie et ailleurs.

Le déroulement des séances d’échange a été marqué par la présentation des intervenants d’un nombre d’exposés se rapportant à plusieurs thématiques liées à la problématique de la corruption et ses liens directs et indirects avec la violation des droits de l’homme.

Parmi les problématiques abordées le cadre juridique et institutionnel de la lutte contre la corruption en Mauritanie, présenté par l’inspecteur d’Etat, monsieur : M. Sidi Mohamed Boidé, dont le mandat est d’imposer le respect des lois et règlements relatifs à la gestion des biens publics.

La seconde présentation a passé une revue les textes nationaux de prévention et de lutte contre la corruption afin de mieux contextualiser cette lutte contre la corruption et d’outiller les décideurs et acteurs engagés dans leur domaine d’intervention.

Quant à la stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLC)  ( en cours d’actualisation) a été l’objet de la troisième présentation, où le directeur adjoint de la coopération au niveau du ministre de l’économie et du développement durable, a affirmé que cette stratégie qui s’étale de 2023 à 2030 a été adoptée suite à un diagnostic rigoureux qui avait fait ressortir les principales problématiques et contraintes.

La question des méfaits de la corruption sur les droits de l’homme a fait l’objet du quatrième exposé, dont j’ai eu le plaisir de présenter lors de cette journée de sensibilisation et de réflexion.

J’ai mis l’accent à cette occasion que la nuisance de ce fléau qui provoque souvent une violation requérante des droits de l’homme dans leurs trois catégories, en l’occurrence les droits civils et politiques, les droits économiques sociaux culturels et le droit à un environnement sain.

Lors de ma présentation au cours de laquelle, j’ai essayé de donner de exemples et des illustrations sur la corruption qui porte préjudice aux droits de l’homme, en citant un ensemble de violations provoquées suite à une corruption soit à travers un abus de pouvoir ou une manipulation.

Parmi ces types de violation, la violation du droit à un procès équitable, droit à la vie et la sécurité, droit à la sante, droit à l’éducation et le droit à un environnement sain.

Afin d’expliquer davantage mon raisonnement en matière de  violation des droits de l’homme, j’ai cité certains exemples d’élimination de la corruption et de promotion des droits de l’homme, dont à titre non exhaustif, l’urgence de lutter contre la culture de l’impunité, très implantée  celle qui s’implante de manière flagrante dans notre société, la complexité des systèmes de gouvernances où règne la non-transparence et s’installe la corruption, tout en insistant sur notre besoin d’accompagner la volonté politique annoncée dans ce cadre par le Président de la République, Monsieur : Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, notamment aux les institutions publiques et privées.

J’ai proposé dans le même cadre, des mesures précises pour prévenir et lutter contre la corruption et protéger les droits de l’homme, parmi ces mesures :

-     la nécessité de mettre en place des systèmes de surveillance et de contrôle pour augmenter le niveau de transparence et de redevabilité interne et externe au sein de nos institutions publiques,

-     Renforcer l’indépendance de la justice pour assurer des procédures d’enquête impartiales et efficaces pour les cas de corruption,

-     Valoriser l’éthique et la responsabilisation, afin de développer une culture de l’éthique dans la fonction publique et encourager la responsabilisation des instances publiques et des entreprises.

La cinquième présentation de cette journée d’échange a mis l’accent quant à elle, sur les résultats d’une enquête sur la corruption en Mauritanie notamment la perception des mauritaniens de cette pratique néfaste et sa violation des droits de l’homme.

Malgré la divergence en termes des points de vue des mauritaniens, les résultats de l’enquête ont également montré le faible classement de la Mauritanie, en matière de perception de la corruption.

L’ensemble des présentations, expertises et bonnes pratiques échangées et partagées lors de cette journée de sensibilisation et de réflexion a fait l’objet par la suite à une série de discussions fructueuses et inspirantes en vue de mettre en place un cadre de concertation entre les acteurs de lutte contre la corruption et un mécanisme de formulation des recommandations assorties pour des pistes d’action permettant d’opérer le changement souhaité.

Rajel Oumar Boilil, Journaliste, Chercheur.

Président de l’ADCC.

jeu, 31/08/2023 - 16:00