Editorial : Quand le peuple plébiscite le bilan du quinquennat écoulé et en demande plus pour celui qui commence

L’élection présidentielle du 29 juin 2024 a livré son verdict, sans surprise, comme l'attendaient tous les observateurs et comme le prévoyaient tous les Mauritaniens qui savent ce que veut dire un bilan à fort impact économique et social accompli, dans son intégralité, dans le programme « Taahoudati » (Mes Engagements).
Si le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a réussi le pari de passer, haut la main, au premier tour, avec plus de 56%, dépassant de 30 points son concurrent le plus proche, c’est, justement, parce que les citoyens ont une forte envie de préserver et de pérenniser les acquis, plus particulièrement cette sécurité et cette stabilité que beaucoup de nos voisins nous envient dans une zone trouble, mais aussi parce qu’ils aspirent à des lendemains meilleurs qui ne sont garantis que par le « candidat sûr » qui a promis – et on sait l’intérêt que Son Excellence accorde au serment – de faire de ce second quinquennat « le mandat de la jeunesse ».
Après avoir consacré le premier mandat à une sorte de mise à niveau du pays, meurtri par une décennie (2009-2019) de navigation à vue, le Président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani a fit le choix, stratégique, de mener la bataille de l’émergence en impliquant, fortement, la jeunesse sans laquelle aucun développement n’est envisageable. Un tel engagement qui sera traduit, en termes pratiques, par la création d’une Délégation générale dédiée à la jeunesse est de bon augure, à l’image de Taazour qui a fait ses preuves en matière d’action sociale et de solidarité à travers ses programmes d’assurance maladie, pour près de 1,5 millions de personnes, de cash transfert pour des dizaines de milliers de familles démunies, de financements d’activités génératrices de revenus (AGR). C’est une option choisie par le Président de la République pour prendre par les cornes le taureau du chômage et permettre à la jeunesse, par la mise en œuvre de programmes ambitieux, de travailler à son autonomisation effective et d’être, enfin, sujet du nouveau projet de société qui s’annonce et non objet. 
Les Mauritaniens qui ont réélu le Président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani sont également conscients de la nécessité de bétonner d’autres acquis, dans le domaine de la sécurité, de la diplomatie proactive, des infrastructures, de l’apaisement d’une scène politique qui, avant 2019, faisait de la crise sa « normalité ». Ils sont aussi conscients que la lutte contre la corruption, évoquée par le Président de la République, ne sera pas un vain mot. Ils sont aussi assurés, rassurés, que l’émergence économique, à l’ère de l’exploitation du gaz dans le projet de Grand Tortue Ahmeyim, que la Mauritanie a en partage avec le Sénégal, est plus proche que jamais, car, celui qui a su maintenir le pays « à flots », durant les pires moments de la crise sanitaire d’ampleur mondiale ( Covid-19) et les aléas du conflit russo-ukrainien, ne peut que faire des miracles dans des conditions économiques nettement meilleures, même si le projet GTA est porté par des sociétés qui attendent un fort retour sur investissement.
Il est indéniable également que, dans la série de programmes et de mesures qui ont conquis les Mauritaniens et renforcer leur forte conviction que le Président Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani est, toujours, l’Homme de la situation, étant celui qui a initié l’Ecole Républicaine, la dénonciation, à Ouadane, des dysfonctionnements répréhensibles d’une société qui refuse le changement, ou du moins, fait de la résistance, pour n’accorder foi qu’au statut de Citoyen de la République Islamique de Mauritanie.
Homme du consensus national, le Président Ghazouani a aussi une aura incontestable à l’extérieur pour son combat inlassable pour les Causes de l’Afrique (annulation de la dette, résolution des crises, etc.) que renforce aujourd’hui son statut de Président en exercice de l’Union Africaine (UA) mis à profit pour donner une meilleure image du Continent sur la scène internationale et l’impliquer dans les prises de position justes, comme celle dénonçant, avec vigueur, la lâche guerre menée par Israël au Hamas et aux populations civiles de Gaza.
Cette expérience de la chose publique mais aussi de personnalité d’envergure internationale explique le choix des Mauritaniens, face à six concurrents qui, tous, sont profanes dans des domaines sensibles comme la sécurité et la diplomatie qui régissent un monde entré aujourd’hui dans une zone de turbulence qui grandit de jour en jour et constitue une réelle menace à la sécurité collective.
Président bien élu, Ould Ghasouani peut faire fi des récriminations d’opposants aigris qui dénient le travail remarquable de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a déployé de grands efforts pour garantir la liberté, l'intégrité et la transparence du scrutin et de l'annonce des résultats. Un travail que les observateurs internationaux ont salué et que le décompte de la « ceni » parallèle du parti d’opposition Tawassoul, concurrent dans la course à la présidence, est venu conforter, laissant peu de foi aux vociférations, devenues une tradition, du candidat arrivé second qui gagnerait à reconnaitre une défaite consommée au lieu d’engager un bras de fer perdu d’avance avec l’Etat et de pousser vers la rue de pauvres citoyens victimes de leur ignorance et leur embarquement dans une galère prête à échouer.
Cependant, s’il y a des enseignements à tirer de cette élection, c’est bien évidemment ce que bon nombre d’observateurs n’ont cessé de souligner : ceux qui ont profité du premier quinquennat n’ont fourni que peu d’efforts dans cette bataille du second mandat laissant d’autres, plus engagés, à travailler avec diligence et sincérité pendant la campagne électorale et le jour du scrutin pour cette belle victoire. Ces hommes et femmes qui ont fait preuve de dévouement attendent avec impatience cette « réparation » que le nouveau mandat est en mesure de leur accorder.
L’autre enseignement à tirer de cette élection, et non des moindres, est que le succès éclatant du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani est celui de la démocratie mauritanienne qui a atteint l’âge de la maturité avant d’être la victoire d’un homme de bonne volonté qui a décidé de servir son pays et non de se servir.

Agence Al Wiam d’Information

lun, 01/07/2024 - 20:50