Nouadhibou : Capitale économique abandonnée, ville en coma clinique

Nouadhibou n’est pas née avec le colonialisme. Bien avant l’occupation, elle existait déjà comme ville économique vivante, où cohabitaient Canariens et autochtones, unie par le commerce et les échanges maritimes. Elle fut l’une des premières villes d’Afrique de l’Ouest à disposer d’un aéroport international, avec des compagnies aériennes et des lignes maritimes régulières depuis la France et l’Espagne, et ce jusqu’en 1984.

Mais depuis cette date, Nouadhibou décline, victime d’une volonté politique délibérée de la marginaliser. Tous les gouvernements successifs ont laissé cette capitale économique s’enfoncer lentement dans un coma.

Aujourd’hui, comment concevoir qu’une capitale économique, dotée de toutes les ressources naturelles et industrielles, se retrouve sans ligne maritime et sans ligne aérienne régulière ? Comment une telle ville peut-elle survivre, se développer, rayonner, sans accès logistique international ?

La compagnie nationale Mauritania Airlines ne dessert que très rarement Nouadhibou, avec des tarifs très élevés, inaccessibles à la majorité des citoyens. Cette situation bloque non seulement les échanges, mais aussi l’attractivité économique et touristique de la ville.

Et pourtant, Nouadhibou est la seule ville du pays qui puisse montrer aux délégations étrangères des réalisations industrielles concrètes : port minéralier, zone franche, pêche, énergie… Mais comment recevoir ces délégations sans vols réguliers ni liaisons maritimes fiables ?

Nouadhibou est également une ville touristique naturelle par excellence. Elle dispose d’un littoral exceptionnel, propice au tourisme balnéaire, exactement comme Dakhla, à seulement 380 km au nord. Aujourd’hui, Dakhla reçoit des dizaines de vols directs depuis la France, l’Espagne et toutes les grandes villes du Maroc. Pourquoi pas Nouadhibou ?

Un appel urgent au gouvernement : ouvrez Nouadhibou au monde !

Nous demandons solennellement au gouvernement de :
    •    Autoriser les compagnies aériennes étrangères à desservir Nouadhibou ;
    •    Réactiver les lignes maritimes avec l’Europe et les pays voisins ;
    •    Redonner à cette ville sa place légitime de moteur économique et de vitrine nationale.

Il est encore temps de sauver Nouadhibou, mais le temps presse. Cela fait plus de 30 ans que la ville est abandonnée, livrée à elle-même. Elle ne demande qu’à revivre.

Ne laissez pas mourir notre capitale économique.

M.Selama Mahmoud 
Nouadhibou 
Mauritanie 
Conseiller du président du parti au pouvoir l’INSAF
Homme d’affaires

ven, 18/04/2025 - 20:19