La Mauritanie se trouve aujourd’hui à un tournant de son histoire, c’est à dire à une fin d’une époque et au début d’une autre.
La fin d’une époque où le pays a malheureusement pâti intrinsèquement du courtérisme politique , toujours sous l’effet de l’urgence du présent et des solutions improvisées qui ne préparent nullement l’avenir.
Le début d’une ère nouvelle qui restitue, sans tambour ni trompette, sans tapage ni concessions à la mode, la Mauritanie au miroir de son histoire et de ses valeurs fécondes. Une Mauritanie plus forte, réconciliée avec elle-même, plus unie, portée exclusivement par une vision stratégique à l’échelle de l’Histoire.
Une vision puisée dans les qualités fécondes de notre système de valeurs qui nous apprend que la Mauritanie sait conduire sereinement son destin lorsqu’elle reste fidèle à elle-même, porteuse de grands desseins tissés d’écoute et de partage, fondés sur l’ouverture et le dialogue dans le respect absolu de sa diversité toujours enrichissante.
Une vision fondée sur une idée-force, celle du bien commun, qui n’est pas une abstraction, mais qui trouve son fondement dans le fait, bien réel, que les mauritaniens ont des intérêts communs qui dépassent leur propre appartenance ethnique, tribale et régionale ; et dont le respect scrupuleux en est le socle, le droit le ciment, le dialogue le moteur.
Une grande vision pour la Mauritanie enfin, car le propre d’une grande nation est de concevoir de grands desseins qui forcent l’allure du pays dans le monde d’aujourd’hui qui n’offre aux peuples que désillusions et désenchantements. A cet égard, quel plus grand dessein pour la Mauritanie aujourd’hui que d’appliquer le programme ambitieux « mes engagements » dans la concorde nationale, dans l’ouverture, et loin des rivalités stériles et des déchirements ravageurs.
Un programme de bonne gouvernance socio-économique qui cadenasse la voie aux dérapages, qui distribue de manière horizontale les richesses du pays et les fruits de la croissance aux citoyens démunis, ferment de notre peuple, qui, plusieurs décennies durant, par le travail et la sueur, ont façonné l’histoire de la Mauritanie, sans y avoir accès et qui ont espéré toute leur vie ce jour où le pays viendrait à leur encontre.
Mais la réussite de ces grands desseins pour notre nation requiert un changement de mentalités et d’habitudes qui se sont sédimentées fortement dans notre conscience collective. Cela passe par une lutte implacable contre le tribalisme, l’ethnicisme, le nationalisme chauvin et excentrique qui sapent notre unité nationale et freinent l’émergence d’un Etat démocratique, social et moderne. Des mots galvaudés qui sont nos véritables maux destructeurs que les partis politiques, les médias, la société civile et les cadres en général doivent combattre énergiquement pour accélérer davantage le changement préconisé par le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouany. Un pari bien engagé que nous devons impérativement gagner.
Docteur Abdallahi Ould Nem