Le mystère de Gilgio, l'île italienne épargnée par le Covid-19

L’île de Gilgio semble largement épargnée par l’épidémie de Covid-19. Des scientifiques cherchent une explication. Depuis plusieurs mois, le monde entier subit de plein fouet l’épidémie de Covid-19. Le monde entier ? Pas exactement. Une île italienne résiste encore et toujours. 

Alors que l’Italie comptabilise plus de 246 000 cas et déplore plus de 35 000 décès, les compteurs de l’île de Giglio restent eux à... zéro. En effet, depuis le début de la pandémie mondiale, aucun cas n’a été rapporté parmi les 800 habitants de cet archipel toscan niché en mer Tyrrhénienne. Hasard ? Chance ? Génétique ? Comme le rapporte le site Medicalxpress, toutes les conditions étaient pourtant réunies pour que les cas explosent rapidement sur cette île. En effet, les ruelles sont étroites et les maisons densément peuplées. À Giglio, les habitants se côtoient quotidiennement et entretiennent une certaine proximité.

Un bilan négatif qui surprend même le Dr Armando Schiaffino, l'unique médecin de l'île depuis environ 40 ans : “Chaque fois qu'une maladie infantile ordinaire, comme la scarlatine, la rougeole ou la varicelle frappe, en quelques jours, pratiquement toutes les habitants sont infectés sur Giglio”. Interpellée par cette situation, la chercheuse Paola Muti, spécialisée sur le cancer du sein à l'Université de Milan où elle a été professeur d'épidémiologie, s’est penchée sur le phénomène Giglio. “Le Dr. Schiaffino est venu me voir et m'a dit: 'Hé, regarde, Paola, c'est incroyable. Dans cette pandémie complète, avec tous les cas qui sont venus sur l'île, personne n'est malade. Alors je me suis dit: 'Bon, ici on peut faire une étude, non ? Je suis ici”. Alors que les locaux ont côtoyé plusieurs personnes atteintes par la Covid-19, personne n’a été contaminé par le virus. 

723 tests réalisés

Sur les quelque 800 résidents à l'année de l’île, 723 se sont portés volontaires pour passer le test afin de déterminer s’ils avaient en contact avec le virus. Résultat ? Parmi les insulaires, une seule personne possède les anticorps signe de son contact avec un malade. Il s’agit d’un homme âgé qui a navigué sur le même ferry qu’un malade.

Selon la chercheuse, la non-contamination des habitants pourrait s’expliquer par le fait qu’ils n’aient pas suffisamment été en contact avec le virus. Autre possibilité évoquée par Massimo Andreoni, responsable des maladies infectieuses à l'hôpital Tor Vergata de Rome, certains patients seraient moins capables de propager la maladie pour des raisons qui ne sont pas encore claires.

lun, 27/07/2020 - 10:26