La décision américaine reconnaissant la marocanité du Sahara et le poids des Etats-Unis «pousseront d’autres nations à lui emboîter le pas», a affirmé hier lundi 28 décembre courant, le chef du gouvernement. Devant les parlementaires, Saadeddine El Othmani a soutenu que révoquer cette décision, même à travers un décret du congrès américain, reste «très difficile».
La reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental est un «développement historique», un «changement de taille» et une «victoire diplomatique sans précédent», a déclaré ce lundi le chef du gouvernement. Intervenant dans le cadre de la séance mensuelle des questions orales relatives aux politiques publiques à la Chambre des représentants, Saadeddine El Othmani a affirmé qu’il s’agit d’un «combat national pour lequel les générations ont fait des sacrifices avant et après l’indépendance».
Ne tarissant pas d’éloges sur «les efforts de feu Mohammed V et ceux de feu Hassan II», le chef du gouvernement a mis en avant «la vision éclairée et la politique du roi Mohammed VI», paraphrasant même le discours royal de 2014, lors duquel le souverain a affirmé que «le Maroc restera dans son Sahara et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps».
Les victoires de la diplomatie marocaines mises en avant
L’annonce américaine du 10 décembre «reconnaissant la marocanité du Sahara est une grande étape dans les victoires diplomatiques réalisées par le Maroc. Nous devons en être fiers», a déclaré le chef du gouvernement, en adressant des louanges à la diplomatie marocaine.
«Grâce aux directives royales, la diplomatie marocaine dont la question est à la tête des priorités, a eu des réalisations de taille, qui confirment l’efficacité et la capacité d’adaptation de notre diplomatie.»
«Le travail doit continuer et se faire sur plusieurs niveaux pour en finir avec ce conflit artificiel», a-t-il plaidé, rappelant les grandes réalisations du Maroc dans ce dossier. Il a ainsi cité l’ouverture de 19 consulats généraux à Dakhla et Laâyoune, y voyant «l’expression officielle de la reconnaissance de ces pays de la marocanité du Sahara», ainsi que l’annonce d’ouverture d’autres consulats, comme celles des Etats-Unis. L’occasion de rappeler le programme de développement des provinces du sud, dont 70% des projets programmés ont été réalisés, ainsi que la délimitation des frontières maritimes du royaume dans la province. Le chef de l’exécutif a également cité les accords signés avec le Royaume-Uni ainsi que la Russie pour la pêche, qui «inclus aussi le Sahara», tout comme la poursuite du chantier de la régionalisation avancée comme choix stratégique et la vague de retrait, dans le monde, des reconnaissances de la «RASD».
Déclaration américaine et perspectives du dossier
El Othmani a souligné que 164 Etats ne reconnaissent pas cette entité, tandis que plus de 75 pays du globe ont salué l’opération des FAR et la réouverture du poste-frontière d’El Guerguerate, avant de tirer sur l’Algérie.
«Aucun pays n’a encouragé le blocage à part l’Algérie, dont les médias ont publié de fausses informations dans le cadre d’une campagne que notre presse a su contrer. Le Polisario a même continué ses harcèlements en annonçant rompre le cessez-le-feu et sortant des fake news et des informations truquées.»
Le chef du gouvernement a abordé la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara et les derniers développements l’ayant suivi, comme les préparatifs lancés pour l’ouverture du consulat des Etats-Unis à Dakhla. «Ce sont des actions qui reflètent le sérieux du sujet et les efforts du Maroc pour les traduire sur le terrain. Le Maroc a donc tourné la page des années difficiles sur la position américaine du conflit du Sahara», a-t-il estimé.
Dans ce sens, El Othmani a pointé du doigt les tentatives des ennemis du royaume pour «sous-évaluer» ce changement en le qualifiant de «symbolique» et «sans effets juridique» et en mobilisant des lobbies aux Etats-Unis pour pousser la prochaine administration à le révoquer.
«L’Algérie mise devant sa responsabilité»
«L’annonce ne vient pas du vide, mais d’un cumul sur des années des efforts de la diplomatie marocaine aux Etats-Unis et le fait de faire marche arrière à travers un décret du congrès est très difficile», tranche-t-il. Le Chef du gouvernement prédit même que «la décision américaine et le poids des Etats-Unis pousseront d’autres nations à lui emboiter le pas».
Au sujet du dossier du Sahara à l’ONU et la résolution 2548 adoptée par le Conseil de sécurité en octobre, El Othmani a rappelé que «l’Algérie, citée 5 fois dans cette résolution, a été mise devant sa responsabilité, pour qu’elle reste impliquée dans le processus».
«Le Maroc continuera à s’engager dans les efforts de l’ONU visant à relancer le processus politique sur la base des paramètres du Conseil de sécurité. Il reste convaincu que l’opération ne réussira pas sans l’implication de l’Algérie.»
Le chef du gouvernement a également appelé à «consolider les réalisations», «encourager les communautés MRE, surtout celles installées dans les pays influents» pour continuer leurs mobilisations pour la cause nationale, «doubler les efforts diplomatiques pour que d’autres pays suivent les Etats-Unis» et «doubler la vigilance contre les campagnes des ennemis».
El Othmani, qui a soigneusement évité d’aborder le deuxième volet de l’accord maroco-américain en lien avec Israël, a invité les «frères à Tindouf» à regagner le royaume, paraphrasant le discours du roi Hassan II de 1988 : «la patrie est clémente et miséricordieuse».
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