Le secrétaire d'État américain adjoint pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, David Schenker, s'est rendu le samedi 9 janvier 2021 au Sahara occidental, après une tournée régionale qui l'a conduit en Algérie et en Jordanie. © Ambassade américaine à Alger
Le secrétaire d'État américain adjoint pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, David Schenker, s'est rendu samedi au Sahara occidental, un mois après la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur l'ancienne colonie espagnole.
Le secrétaire d'État américain adjoint pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord, David Schenker, s'est rendu, samedi 9 janvier, au Sahara occidental, territoire que se disputent le Maroc et les indépendantistes du Front Polisario. Une visite "historique" selon l'ambassade américaine au Maroc.
Cette visite, la première d'un haut responsable américain, fait suite à la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur l'ancienne colonie espagnole, à rebours de la position des Nations unies.
"Le plus haut diplomate américain pour l'Afrique du Nord et le Proche-Orient effectue aujourd'hui une visite historique à Laâyoune", capitale régionale du Sahara occidental, a indiqué l'ambassade américaine sur son compte Twitter.
Projet de consulat américain à Dakhla
Les négociations politiques menées par l'ONU sur le statut de ce territoire désertique situé au nord de la Mauritanie piétinent depuis des décennies.
Le Maroc, qui en contrôle environ les deux tiers, veut une "autonomie sous contrôle". Le Polisario, soutenu par l'Algérie voisine, milite pour l'indépendance et réclame un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU.
La visite de David Schenker s'inscrit dans le cadre de l'accord signé le 22 décembre par les Américains, les Israéliens et les Marocains, liant une normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et l'État hébreu à la reconnaissance américaine de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental.
Le Maroc est ainsi devenu le quatrième pays à normaliser ses relations avec Israël en 2020, après les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
L'accord prévoit notamment l'ouverture d'un consulat américain à Dakhla, port de pêche situé dans le sud du Sahara occidental.
David Schenker doit visiter dimanche les locaux qui accueilleront la représentation américaine après une rencontre à Dakhla avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, selon une source diplomatique à Rabat.
Quid de la position de Joe Biden ?
À son arrivée à Laâyoune, après une tournée régionale qui l'a conduit en Algérie et en Jordanie, David Schenker a visité le siège de la mission de l'ONU au Sahara occidental, la Minurso, selon l'agence officielle marocaine MAP.
La Minurso est restée spectatrice, à la mi-novembre, quand le Maroc a déployé ses troupes dans une zone tampon pour "sécuriser" la seule route vers l'Afrique de l'Ouest, à la frontière avec la Mauritanie. Ce mouvement militaire a poussé le Polisario à rompre le cessez-le-feu, signé en 1991 sous l'égide de l'ONU, et généré des tensions avec l'Algérie voisine, sans susciter de réaction du Conseil de sécurité de l'ONU.
Lors de la visite de David Schenker, l'Algérie lui a fait savoir qu'elle espérait voir Washington conserver son "impartialité" sur la scène régionale et internationale.
Joe Biden, le président américain élu, ne s'est pas encore prononcé sur le dossier du Sahara occidental. "Chaque administration dispose de la prérogative de décider de sa politique étrangère", a rappelé David Schenker à Alger, rappelant que l'administration Trump soutenait le "plan d'autonomie" de Rabat.
"Sur la question de savoir si les États-Unis seront présents sur le terrain au Sahara occidental, je veux être clair : les États-Unis n'établissent pas de base militaire au Sahara occidental" et l'état-major du commandement militaire américain pour l'Afrique (Africom) "n'y sera pas relocalisé", a-t-il dit.
Avec AFP