La Mauritanie, représentée par le ministre de la Défense Nationale, M. Hanena Ould Sidi, a participé, hier mercredi 10 mars courant, par visioconférence, aux travaux de la réunion de l'Alliance pour le Sahel et des ministres de la Défense du G5 Sahel.
La rencontre à laquelle ont pris part sept États, aux côtés des pays du G5 Sahel et d'un certain nombre d'organisations internationales et régionales, a porté sur la situation sécuritaire, les opérations militaires dans l’espace du G5 et le partenariat opérationnel entre les armées nationales et la force conjointe.
Les intervenants ont insisté, à cette occasion, sur l'importance de la complémentarité des rôles et de l'unification des efforts pour assurer la sécurité et la stabilité et permettre le développement pour les peuples du G5 Sahel.
Dans un mot prononcé pour la circonstance, le ministre de la Défense Nationale a remercié la ministre française des Armées, Mme Florence Parly pour cette initiative qui "nous permet d'échanger sur des sujets importants qui nous préoccupent tous".
Il a, par la suite, passé en revue les avancées assez significatives qui ont marqué la présidence mauritanienne du G5 Sahel, et qui ont été sanctionnées par des succès opérationnels probants.
M. Sidi a, également salué le déploiement effectif du nouveau bataillon tchadien au fuseau centre ainsi que de la Task force TAKUBA aujourd'hui pleinement opérationnelle.
« Ces progrès fort louables demeurent encore en deçà des attentes, au regard de l'ampleur des défis à relever.
Au niveau du personnel, les effectifs réalisés de la Force ont dépassé 90 % mais les efforts doivent être poursuivis pour que tous les bataillons soient au niveau des standards requis. Il convient aussi de créer les conditions pour favoriser le déploiement d'une force additionnelle de l'Union Africaine de 3.000 hommes », a-t-il noté.
Au plan matériel, le ministre a indiqué que le rythme des livraisons s'est accéléré en 2020 sans pour autant combler tous les déficits, et que l'absence de vecteurs aériens propres et de capteurs d'acquisition du renseignement réduisent les capacités d'action de la Force conjointe.
« C'est le lieu ici d'exprimer notre reconnaissance à la Force Barkhane pour son soutien opérationnel crucial », a-t-il poursuivi.
Évoquant le soutien logistique, le ministre a noté que l'ensemble des bataillons bénéficient désormais du soutien additionnel apporté par la MINUSMA, sur financement exclusif de l'Union Européenne; soutien qui fait l'objet d'échanges réguliers tripartites en vue d'accélérer le processus de sa mise en place.
Au plan des Droits de l’Homme et de la lutte contre l’impunité, M. Ould Sidi a souligné que le soutien au cadre de conformité, sous la houlette du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme, s'est traduit par l'adoption de documents juridiques et de dispositifs de redevabilité tel que le Mécanisme d'identification, de Suivi et d'Analyse des dommages causés aux civils.
Il a ajouté qu’une formation des formateurs en droit des conflits armés et en droits humains se déroule actuellement à Nouakchott, et a fait remarquer que les détachements prévôtaux sont aujourd'hui en grande partie opérationnels. « Cependant, le déploiement des Unités d'Investigation Spécialisées de la composante police connaissent des disparités selon les pays », a-t-il dit.
Au sujet de la Force conjointe, le ministre a précisé qu’elle doit impérativement bénéficier d'un financement pérenne et prévisible et d'un mandat dans le cadre du chapitre 7 de la charte des Nations Unies pour parachever son autonomisation.
« Tout en saluant une nouvelle fois la mobilisation des partenaires en faveur de la Force conjointe qui a connu un bond significatif en 2020, nous en appelons à la poursuite de cette dynamique positive pour capitaliser ses acquis et faire face aux attentes de plus en plus fortes. A cet égard, la Coalition pour le Sahel constitue pour nous, le cadre idoine pour plaider en faveur de nos objectifs stratégiques auprès des plus hautes instances politico-diplomatiques », a conclu le ministre de la Défense.
Le ministre avait à ses côtés, le secrétaire général des officiers du ministère de la Défense nationale.