Plusieurs voix ont dénoncé les abus de l’Algérie en matière de droits de l’Homme devant le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU. Le pouvoir algérien est visé par des accusations de violations des droits de l’Homme dans les camps de réfugiés de Tindouf et pour son blocage de la pluralité religieuse dans ce pays qui recommence à s’enliser dangereusement dans l’extrémisme islamiste.
L’Algérie a été une fois de plus au centre de critiques au niveau des instances internationales. Elle avait été épinglée auparavant pour la répression menée par le pouvoir contre les manifestants du Hirak, la détérioration de l’Etat de droit, de la liberté d’expression et la liberté de la presse qui subit une forte censure.
Après l’Union européenne, et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU , c’est devant Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU que les dépassements d’Alger ont été pointés du doigt sur deux dossiers distincts. Le premier concerne les exactions et violations des droits de l’Homme dans les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf et le second concerne la fermeture de nombreuses églises dans le pays.
L’Algérie encourage les exactions dans les camps de Tindouf
Sur le dossier des camps de réfugiés sahraouis, deux militants sahraouis, Mohamed Ahmed Gain et Shaibata Mrabih Rabou, ont relevé la « complicité » de l’Algérie dans les exactions et les violations des droits de l’Homme exercées par les milices des séparatistes du polisario visant en particulier les « catégories sociales fragiles comme les femmes ».
« Les violations récurrentes des droits de l’homme continuent de se produire dans les camps de Tindouf sur le sol algérien » a déclaré le militant sahraoui Shaibata Mrabih Rabou, ajoutant que ces pratiques des milices du polisario servent à « semer la terreur et pour exercer des représailles » contre toute personnes qui ne suit pas leur doctrine anti-marocaine.
Il a ainsi appelé « le Conseil et les États membres à faire pression sur l’Algérie pour que cessent toutes les formes de violation des droits de l’homme dans les camps de Tindouf, en particulier celles qui visent des catégories sociales fragiles comme les femmes ».
De son côté, l’universitaire Mohamed Ahmed Gain a rappelé qu’en même temps, l’Algérie qui protège ces séparatistes mène une campagne de désinformation pour « redorer l’image du polisario au niveau international », au moment où les membres de ces milices « sont impliqués dans de graves exactions et violations des droits des sahraouis dans les camps de Tindouf ».
Mohamed Ahmed Gain qui intervenait lors de la 46è session du CDH a par ailleurs pointé le rôle de l’Algérie qui ferme les yeux sur des « centres de détention secret » dans les camps de Tindouf.
Les lieux de cultes non musulmans fermés
Alors qu’il y quelques mois en Turquie, la transformation de la basilique Sainte-Sophie en mosquée a provoqué une raz de marée de réactions outrées à l’international et la couverture médiatique de cet événement a été fait de long en large, en Algérie, le fermeture des lieux de culte protestants n’a pas bénéficié du même intérêt.
Pourtant, depuis 2018 pas moins de 13 églises protestantes ont été fermées de force en Algérie, et les autorités, à travers la Commission nationale pour les groupes religieux non musulmans, refusent à ces églises d’être enregistrées de manière légale.
Alors que le gouvernement algérien a autorisé la réouverture des mosquées dans le pays le 14 février, les églises n’ont pas reçu cette autorisation, dénoncent l’Alliance évangélique mondiale et le Conseil œcuménique des Églises et Christian Solidarity Worldwide. « Toutes les 47 églises protestantes d’Algérie sont aujourd’hui effectivement fermées », affirment-elles.
« A notre grande surprise, les autorités ont déclaré aux églises qu’elles étaient exclues de la décision de réouverture », ont indiqué les deux organisations qui ont exprimé « leur grave préoccupation face à la fermeture en cours des églises protestantes en Algérie ».
Pour l’Alliance baptiste mondiale, cela ne fait pas de doute, il s’agit d’une « campagne menée par les autorités algériennes contre les églises protestantes et les chrétiens protestants en Algérie » en les minorités religieuses en général.
Au cours de cette 46è session du Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU, l’Algérie a été la cible de critiques sur de nombreux sujets, notamment sur le traitement infligés au manifestant du mouvement anti-système Hirak, aux journalistes et aux internautes.