Joe Biden a provoqué la première crise diplomatique de son mandat, après une sortie musclée sur Vladimir Poutine.
Brusque montée de tension entre les Etats-Unis et la Russie. Moscou a annoncé mercredi le rappel de son ambassadeur aux Etats-Unis, Anatoli Antonov, "pour des consultations".
Tout a commencé par une déclaration de Joe Biden. "Pensez-vous que c’est un tueur ?" La question posée par George Stephanopoulos, journaliste vedette de la chaîne américaine ABC, à propos de Vladimir Poutine est directe, et la réponse du président des Etats-Unis ne laisse pas de place au doute : "Oui", a-t-il acquiescé dans cet entretien diffusé mercredi.
Il n’a pas précisé s’il pensait à l’empoisonnement de l’opposant russe Alexeï Navalny en août, imputé par les Etats-Unis à la Russie. L’opposant a été incarcéré à son retour en Russie après cinq mois de convalescence en Allemagne, et Washington exige sa libération.
Joe Biden avait-il prévu d’aller aussi loin, allant à l’encontre des usages diplomatiques s’agissant du dirigeant d’une grande puissance mondiale, au risque de susciter l’ire du Kremlin ?
Le président de la chambre basse du Parlement russe Viatcheslav Volodine a reproché au président américain d’avoir "insulté" tous les Russes et "attaqué" son pays. Moscou a ensuite, on l'a vu, annoncé le rappel de son ambassadeur aux Etats-Unis.
Nouvelles ingérences électorales ? Poutine "en paiera les conséquences"
Le président Biden affiche depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier une grande fermeté à l’égard du maître du Kremlin, par opposition avec la bienveillance souvent reprochée à son prédécesseur Donald Trump jusque dans son camp républicain.
Washington a déjà sanctionné début mars sept hauts responsables russes en réponse à l’empoisonnement d’Alexeï Navalny.
Mercredi, toujours en réponse à l’utilisation d’"armes chimiques", le département américain du Commerce a annoncé qu’il étendait les restrictions d’exportation de produits sensibles vers la Russie, sans plus de détails.
Dans un tout nouveau rapport, les autorités américaines ont par ailleurs accusé "des acteurs liés au gouvernement russe" de nouvelles ingérences électorales en 2020, après celles de 2016.
Vladimir Poutine "en paiera les conséquences", a prévenu Joe Biden au sujet de ces ingérences.