LA SNIM : Latence paralysante depuis sa création ...Opportunité de Relance-Développement stratégique que l’après Covid 19 peut offrir.

La SNIM d’aujourd’hui, vieille de quelques quarante six longues années, est née des côtes de la société mère  MIFERMA, Mine de Fer de Mauritanie créée par les Français.

Un rappel succinct dans l’histoire des Gisements de Magnétite et d’Hématite de la Mauritanie s’impose pour montrer l’absolue absence de stratégie de développement dans cette importante activité minière :

En 1935 les Français découvrent le Gisement de Kedia.

En 1952, création de MIFERMA, le 1er train d’un Brut très riche arrive à Nouadhibou en 1963.

Entre 1974 -1978 Nationalisation de la Société : la SNIM à capital mixte

En 1984, est créée l’Usine de Guelb I pour enrichir la Magnétite.

En 1987 le gisement de M’haoudet est découvert à 60 km  de Zouerate

En 1991, c’est la découverte du Gisement TO14 au Sud Est de Kedia

Le macro -bilan de l’état de la SNIM, que l’on dresse aujourd’hui en Avril 2021, n’est point en l’honneur de l’activité :

La SNIM n’a pas évolué dans son process d’enrichissement et ne dispose toujours pas de la superstructure qui le maitrise. Nous le constatons dans l’échec des projets de d’enrichissement par voie humide alors que le process est conventionnel ainsi que dans d’autres projets Réhabilitation.

La SNIM vend de la Géologie et ne dispose d’une Direction de la Géologie dirigée par des compétences nationales, les gisements de Mhaoudet et TO14 auraient pu être investigués beaucoup plus tôt et le portefeuille aurait pu être plus riche encore offrant ainsi l’établissement d’une stratégie de développement certaine et sure.

La SNIM dispose d’un outil de production colossal et varié dans toutes les activités minières et elle n’a point développé, ni dans son enceinte, ni autour d’elle, ce  tissu de maintenances conventionnelles et averties impliquant toute une population formée, ou à former dans des centres adéquats… voire la création d’un institut Supérieur minier qui répondrait en permanence aux besoins de la SNIM ainsi qu’à ceux de l’industrie périphérique qui se serait créée autour d’elle

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La SNIM n’a pas aidé à créer un réseau d’activité industrielle autour d’elle qui l’aurait déchargée dans ses Exploitation tout en participant à développer l’économie nationale par un essaimage qui a donné ses résultats dans toutes les saines économies dans le monde.

Par ailleurs, et c’est le plus stratégique à échelle nationale, la SNIM  continue de vendre son produit brut enrichi à très basse valeur ajoutée, laissant le gros de la valorisation à ses clients qui engendrent des bénéfices faramineux.

Cette valorisation fine du minerai à transformer sur place en acier engendrerait à l’Etat des bénéfices de 6 à 8 fois le bénéficie actuel, tout en créant des milliers de postes d’emplois, dans une maitrise absolue de la Technologie. Cette valorisation globale permettra surtout de libérer la stratégie de développement de la production en éliminant le poste de culbutage ( Goulot d’étranglement) ainsi que le port minéralier et ses charges.

Dans cette activité globale de fabrication de l’Acier la SNIM lui permettra de se défaire du chemin de fer qui ne lui sera plus stratégique, et amorcera la création d’une société nationale de chemin de fer qui tarde d’ailleurs à voir le jour pour permettre au tissu économique national de se développer rapidement compte tenu du faible cout de transport par voie ferrée.

Cette stratégie sera l’occasion d’assoir en Mauritanie un socle de développement économique global qui ferait appels à un centre de recherches, des Sociétés de topographie, des Entreprises de Génie Civil et de chaudronnerie, d’électricité, des Sociétés d’ingénierie, etc… car d’autres substances utiles seront valorisées et que le sol mauritanien regorge telles que le Gypse, la Calcaires et dolomies, les sables siliceux et feldspathiques, la magnésite, le phosphate, la potasse.

La SNIM ne peut continuer d’être pilotée dans cette image figée depuis 1952, sans aucun espoir de développement qui la rehausserait à un niveau honorable mondialement, tout en subvenant aux besoins nationaux  de richesses et offriraient au citoyen un confort financier dans une fierté légitime.

Malheureusement, en ce mois d’Avril 2021, la SNIM souffre en continu dans son outil de production, dans sa superstructure dirigeante, dans sa maintenance, etc … La SNIM doit subir une immédiate Opération d’envergure d’analyse profonde dans ses différents postes de production et de maintenance ainsi que dans sa superstructure, pour diagnostiquer les maux et définir le plan de relance adéquat qui, à son tour, engendrera le socle nécessaire pour établir une stratégie à cours et à moyens termes afin de viser l’objectif global cité en haut dans ses lignes directrices, et ce, loin de ces immenses flux financiers à dépenser et que l’on espère, éphémèrement, voir rétablir le cours des choses.

Pour l’après Covid19, le peule mauritanien se doit de prendre son destin en main, l’Occident est profondément touché par la pandémie qu’il sera beaucoup plus agressif qu’il ne le fût après la pseudo décolonisation des années 1956 à 1970.

Sellama Ould Mahmoud, homme d'affaires, et président de la Fédération du tourisme au niveau de Nouadhibou

sam, 10/04/2021 - 20:01