Le 1er mai 2021 intervient cette année dans un contexte mondial particulier caractérisé par la persistance d’une pandémie dénommée COVID 19 qui fait encore plusieurs victimes dans tous les continents, malgré les efforts considérables des scientifiques qui ont abouti à produire des vaccins qui promettent un espoir de conjurer toutes les variantes de cette pandémie.
Toutefois, cette pandémie a fini de démontrer que la gouvernance mondiale actuelle dictée par la domination des capitaux et de l’économie du marché, imposée par les politiques néolibérales depuis la fin du siècle dernier, a conduit tout le système basé sur la dérèglementation des acquis sociaux et des droits fondamentaux au travail, de subir un cuisant échec d’une ampleur sans précédent. Le démantèlement des filets de sécurité et de protection sociales, la privatisation des systèmes nationaux de santé, l’exclusion des millions de travailleurs et travailleuses de toute assurance médicale, le recours à l’accumulation des bénéfices et des dividendes en faveur des plus riches, la paupérisation de plus de ¾ de l’humanité à travers des règles inégales du commerce mondial, sont les conséquences de ces politiques néolibérales imprimées à la mondialisation actuelle.
Avec la perte de plus de 250 millions d'emplois l'an dernier en raison de la pandémie de COVID-19 et 130 millions d'emplois supplémentaires menacés cette année, la Confédération syndicale internationale (CSI) appelle les gouvernements à faire de la création d'emplois un objectif central pour assurer la reprise et renforcer la résilience. Le plein emploi, inscrit dans la constitution de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), doit demeurer une priorité.
Cela nécessite en particulier de:
Accroître l'investissement public.
Investir dans le secteur public et créer des programmes publics d'emploi.
Stimuler la création d'emplois de qualité.
Investir dans l'éducation et la formation.
Formaliser le travail informel.
Pour un grand nombre de gouvernements, les réponses à court terme au chômage et à la diminution du temps de travail au début de la pandémie ont produit de bons résultats. Ces exemples doivent être soutenus par des plans nationaux pour l'emploi et des politiques industrielles dans tous les secteurs.
Dans notre pays, la CGTM, dont le 5ème Congrès ordinaire s’est tenu le 03 avril 2021 au niveau de l’Institut Supérieur de la jeunesse et des Sports (Ancienne Maison des Jeunes) a adopté des résolutions importantes dont l’une appelle à une réorientation des programmes de développement économique afin de permettre des investissements publics dans l’économie réelle notamment l’élevage, l’agriculture, pour la création massive des emplois et d’une croissance durable capable de résorber le chômage des jeunes et le sous-emploi, à travers l’inclusion de toutes les forces vives en particulier les travailleuses et les travailleurs dans le respect et l’application des Principes et Droits Fondamentaux au Travail, notamment par:
La revalorisation du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) ainsi que de la valeur indiciaire des salaires et traitements des Fonctionnaires et Agents de l’Etat,
l’ouverture des négociations pour une revalorisation de la politique des salaires et des avantages sociaux avec les organisations syndicales professionnelles les plus représentatives des travailleurs ;
la mise en place par les pouvoirs publics, des mesures visant à assurer une répartition équitable et juste des richesses nationales, à travers des investissements sur l’économie réelle de chaque région pour valoriser les potentialités nationales ;
Une meilleure régulation des prix sur le marché par des mécanismes d’approvisionnement et de distribution en denrées alimentaires de première nécessité maîtrisés et contrôlés par des organismes publics.
Etendre les filets de sécurité et de protection sociales à toutes les couches de travailleurs en particulier ceux de l’économie rurale, de la pêche artisanale, de la sous-traitance, des batiments et routes et de l’économie informelle
Le respect des droits, en particulier le droit organisation et de negocation collective, pour permettre aux organisations professionnelles de travailleurs les plus representatives de défendre leurs travailleurs et leurs revendications et leurs droits fondamentaux face aux violations multiples et multiformes des textes législatifs et règlementaires qui les protègent,
L’organisation dans les délais les meilleurs, des élections professionnelles de représentativité des organisations syndicales de travailleurs,
La protection sociale, par la création d’un fonds national pour la protection sociale en faveur des couches les plus vulnérables et qui sont exclues des filets de sécurité sociale, notamment les travailleurs de l’économie informelle et de l’économie rurale
L'égalité, pour les femmes et tous les groupes victimes de la discrimination.
L'inclusion, en particulier la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies et l'accès universel aux vaccins, aux dépistages et aux traitements contre la COVID-19.
La CGTM rappelle une fois de plus qu’il est temps, surtout en cette période d’érosion des emplois, que des négociations sociales tripartites véritables, basées sur le respect des dispositions législatives et règlementaires en la matière, soient tenues entre les partenaires sociaux afin que des solutions adéquates soient trouvées pour une meilleure reprise économique et sociale dans le pays et une amélioration des conditions de vie et de travail de tous les travailleurs et de toutes les travailleuses dans notre pays.
La CGTM exhorte, en ce début du mois de mai, les travailleurs et travailleuses de notre pays à sauvegarder l’esprit et la mémoire des acquis que leurs collègues Ouvriers de l’ex-MIFERMA (devenue SNIM) leur ont légués depuis le 29 mai 1968, suite à leur grève générale historique massacrée dans le sang, pour perpétuer l’héritage et le flambeau de la détermination du mouvement syndical national à jouer son rôle d’avant-garde dans la lutte pour l’émancipation de notre peuple multi-ethnique et riche de sa diversité pour un bien-être commun de toutes ses composantes nationales.
La CGTM félicite les travailleurs et travailleuses de notre pays à l’occasion de la fête internationale du travail, laquelle, malheureusement, ne sera pas célébrée par des rassemblements massifs et leur demande de bien respecter les consignes sanitaires en vigueur.
Nouakchott, le 1er avril 2021
Le Comité exécutif de la CGTM