Nous avons appris avec stupeur et consternation, ce qui est arrivé au jeune artiste Seddoum Ould Ahmed Ould Abba . Sa belle famille n’a pas eu du mal à l’arracher sa femme qu’il avait marié avec la complicité d’un magistrat corrompu certainement sous prétexte qu’il est issu d’une caste inferieure de griots (Iguiw en Hassaniya). Le culte de la supériorité féodale, esclavagiste, raciste est carrément une croyance d’idolâtrie d’héritage d’une pratique soi-disant « culturelle » des aïeux dans le moyen-âge toujours en vigueur en Mauritanie.
C’est le même concept ségrégationniste qu’on trouve hisser au sommet de l’état Mauritanien. Ils ont pris les institutions de l’état en otage dont certains croient dur comme le fer qu’ils ne sont nés que pour diriger, gouverner et décider à la place des autres qu’ils considèrent comme des « CASTES » subalternes. Généralement, ils s’identifient aux lignées suivantes : Marabout, Guerrier, Chef de Tribu, chef de village ou coutumier etc… Ce sont des familles aisées et cultivées, qui ont pillé la Mauritanie sur la seule base qu’elles sont supérieures avec l’aide de différents régimes. Ces familles répugnantes préfèrent voir leurs enfants (s'adonner à des relations extraconjugales) que d’avoir à accepter une union légitime, saine et sacrée par le lien d'un mariage avec ceux qu’ils considèrent comme des castés.
Nous demandons au gouvernement du président Mohamed Cheikh El-Ghazouani d’ouvrir une enquête sérieuse sur cette affaire de mœurs très grave, de punir sévèrement les parents qui sont incriminés à l’origine dans cette discrimination ignoble et de révoquer le magistrat qui a prononcé le divorce du couple victime. Il est temps de combattre férocement ces idéologies extrémistes, esclavagistes et racistes dans tous les milieux socioculturels. Nous interpellons la CNDH Mauritanie et le Commissariat aux droits de l'homme à prendre au serieux cette affaire en assistant ce couple victime afin de le remettre dans tous ses droits fondamentaux.
Nous disons : Artiste (chanteur), instructeur (marabout ou imam), guerrier (militaire ou combattant), forgeron (maalèm), cordonnier etc… sont des corps de métiers. Ils ne peuvent être considérés comme des castes héréditaires mais des métiers accessibles à tous et toutes. Comme d’ailleurs l’esclavage qui est considéré comme un crime contre l’humanité ne peut être une caste héréditaire à conserver dans une société digne d’avoir son rang dans l’humanité.
Rappel de cette Note d’alerte datant de 2015 de nos ONG à l’attention les autorités Mauritaniennes qui est restée lettre morte.
« Note d’alerte : Les mentalités féodales rongent les mauritaniens de l’intérieur comme de l’extérieur.
Soucieux de l’impérieuse nécessité d’éradiquer ce fléau afin de permettre un cadre de vie digne et démocratique, nous demandons aux autorités Mauritaniennes :
De prescrire comme délit dans le code pénal Mauritanien l’apologie de la notion de supériorité basée sur l’appartenance sociale par des cadres, intellectuels et autres (certains répondant au nom de chefferies villageoises) au même titre que la loi incriminant l'esclavage, et ce avec à la clef des amendes fortes, dissuasives afin de changer les mentalités rétrogrades ;
De punir par la loi les apologistes publics qui entretiennent à travers des animations, des chants et des danses, les complexes de supériorité ou d’infériorité par le biais des coutumes ancestrales : (Niaxamala, Gawlo, Iguiw ou Griots etc.) au sein de nos sociétés, tribus ou castes dont le seul but est d'humilier, de diminuer l’Homme, et de lui soustraire des fonds par harcèlement verbal, moral ou régler des comptes avec certaines catégories de la société ; une situation de faits qui incite à la haine, au mépris de l’autre, polluant ainsi l’ambiance naturelle au point de menacer la sérénité, l’unité et la cohabitation entre les citoyens ;
De lever les tabous autour de la féodalité et ses corollaires ;
De prendre des mesures fortes et dissuasives en cas de récidive : condamnation à des peines de prison ferme ;
D’intégrer, par amendement, dans les lois, des actes concernant les questions spécifiques liées aux discriminations féodales sur l'immatériel et le matériel notamment sur le foncier régi sous un régime moyenâgeux dans certaines contrées. »
Diko Hanoune, Secrétaire général de l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E)
* Moderé