Le Président mauritanien Mohamed Ahmed Ould cheikh Gazouani et son Premier ministre Mohamed ould Bilal Messouad ont fait preuve d'une grande transparence dans la critique constante de la mauvaise gestion de certaines de nos affaires publiques.
Ils continuent de fustiger, a juste raison, après la dernière crise de l'eau, et avant, la carence de nos services publics, et maintenant le non respect des délais d’exécution de certains projets structurants en proférant même des sanctions contre les entreprises qui ne respectent pas leurs engagements contractuels.
Ces chantiers sont pourtant confiés a des entreprises privées du BTP, suite a un appel a la concurrence ouvert ou restreint et supervises par des commissions ministérielles des marchés Publics.
Ces contrats ont été validés par l'Autorité de Régulation des marchés publics, gendarme de la régularité des contrats administratifs, et ne souffrent donc d'aucun vice de forme et de fond au regard de la réglementation des marchés publics.
Par ailleurs, les commissions chargées de la supervision du processus d'attribution des marchés, nouvellement mises en place, sont étroitement surveillées par l'IGE qui peut se saisir a tout moment des cas d'irrégularités avérées.
Si donc du point de vue juridique l'attribution de ces marchés est jugée, régulière pourquoi, au moment de leur exécution, ces chantiers souffrent-ils de retards et d'anomalies techniques ?
S'il est courant de constater que les entreprises adjudicataires des marchés se trouvant souvent et brusquement dans l'incapacité d'exécuter certains chantiers déjà adjugés, au démarrage des travaux pour diverses raisons qui avaient réchappé, à l'appréciation des commissions des marchés, il ya lieu de rechercher les véritables causes de ces anomalies ailleurs.
Deux pistes peuvent être pointées du doigt par les observateurs avertis. Pour mieux cerner le phénomène des retards dans l'exécution des contrats de travaux publics on peut invoquer deux raisons principales: la première raison qui s'offre à nous est que l'adjudicataire du marché a dû user de plusieurs astuces frauduleuses dans la confection de son offre technique et financière afin de remporter le marché alors que ses capacités techniques et financières réelles sont insuffisantes pour exécuter les travaux. L'autre raison qui peut être invoquée pour justifier les retards dans l'exécution et la réception des ouvrages, dans les délais prescrits, peut aussi être imputée, à l'Etat mais dans de rares cas, lorsque le partenaire public ne respecte pas les clauses financières du contrat qui le lie à son entrepreneur.
Les retards de décaissement, par exemple, des avances de démarrage et de règlement des acomptes dans des délais acceptables peuvent se répercuter négativement sur l'exécution des chantiers accusés de retards dans leur finition. Ces questions avaient été largement évoquées lors des derniers Etats généraux des BTP.
Ex-cadre de l'administration publique