Piloté par l'agence Techghil, le programme "Mon Projet, Mon Avenir" est un dispositif mis en place par le gouvernement mauritanien pour encourager et soutenir les autoentrepreneurs. Récemment, Techghil a publié le bilan consolidé du programme pour les trois dernières années.
Ce bilan met en avant des statistiques telles que le nombre de demandes de financement, le nombre de projets financés, le nombre d'emplois créés, ainsi que le montant total des financements alloués. Par exemple, lors de la dernière édition en 2023, le programme aurait permis de créer 5100 emplois.
Cependant, derrière ces chiffres se cache une réalité souvent négligée. En tant qu’acteurs de terrain, nous sommes conscients du manque de suivi des projets financés. De nombreux jeunes entrepreneurs rencontrent des difficultés pour faire décoller leurs projets, voire même pour les concrétiser.
Il est légitime de remettre en question les indicateurs utilisés pour mesurer l'efficacité du programme, notamment en ce qui concerne le nombre d'emplois prétendument créés.
En réalité, seul un suivi de proximité des projets peut fournir des résultats concrets et fiables. Ce suivi permet non seulement d'évaluer la viabilité à long terme des initiatives, mais aussi leur réel impact sur l'économie locale et leur capacité à perdurer dans le temps.
Nous appelons donc les autorités à aller au-delà des chiffres et à accorder une attention particulière à la qualité du suivi des projets. Il est temps de passer d'une approche quantitative à une approche qualitative, en mettant l'accent sur l'accompagnement des entrepreneurs et la pérennité de leurs initiatives.
En investissant dans un suivi rigoureux et personnalisé, nous pourrons réellement faire la différence dans la vie des jeunes entrepreneurs et contribuer au développement économique durable de notre pays.
Djibéry Doukouré,
Coordinateur de Projet de Développement
Membre du Think Tank Mauritanie Perspectives
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