En Mauritanie, les pouvoirs nous ont habitués à réagir souvent imparfaitement aux événements. Et tardivement ! Ce qui n’est pas, fort heureusement, le cas du président Mohamed Ould Ghazouani.
Sa forte et rapide réaction à la pandémie du Coronavirus ou Covid-19, dont aucun gouvernement dans le monde –à l’exception peut être du géant chinois- n’a encore trouvé la formule adéquate pour vaincre ce fléau, révèle un véritable homme d’état.
Avec un calme parfois déroutant, une intelligence certaine, beaucoup d’humilité et une grande capacité d’écoute, ce président taciturne qui donnait l’impression de s’excuser d’être arrivé au sommet de l’Etat, est en train de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué : gagner les cœurs. Ses visiteurs, nationaux et étrangers, ne tarissent pas d’éloges sur lui…
Sans aller plus loin que la gestion de l’actuelle crise planétaire, on ne peut qu’apprécier le presque sans faute du pouvoir de Ghazouani qui chercha dès l’enclenchement de l’alerte d’agir par anticipation : forte mobilisation des services de la santé et constitution rapide d’un attelage gouvernemental de veille, fermeture des établissements scolaires et universitaires, instauration du couvre-feu et, enfin, la fermeture de toutes les frontières du pays.
Jusqu’ici, le président Ghazouani était quasi invisible, laissant ses ministres mener la bataille contre ce qui est devenu l’unique préoccupation de tout le pays. Mais avec l’accélération de la crise dans le monde et l’absence de perspective, il monte brusquement au créneau, mercredi dernier, à 20h, pour prononcer, loin de tout triomphalisme, un discours qui fait bien naitre l’espoir à travers une batterie de mesures sociales en plus de la création d’un fonds de solidarité doté de vingt cinq milliards (ancienne ouguiya) au profit des couches les plus vulnérables de la société.
Ces mesures semblent satisfaire toute l’opinion. Surtout que les partis politiques et les organisations sociales y ont été associés au préalable. C’est le président, lui-même, qui a avisé tout ce monde au téléphone.
Cette manière de faire, politiquement chic, est franchement nouvelle dans la gestion des affaires de notre pays. On ne peut que la saluer…