La lutte contre le coronavirus est, aujourd’hui, un enjeu majeur planétaire.Toutes les nations tentent, tant bien que mal, de concilier les différents facteurs tridimensionnels que sont la santé, l’économie et la liberté qui interfèrent, à des degrés divers, dans le combat contre la déferlante de la pandémie et qui impactent le cours de la vie des populations.
Gérer ces trois facteurs de manière à préserver la santé publique, à maintenir l’activité économique et à sauvegarder - autant que faire se peut - la liberté des citoyens, a constitué le triptyque fondateur de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie.
Tout l’art de cette gestion réside dans la part que prendrait chacun de ces trois leviers et la capacité de concilier leurs impératifs.
La nouveauté dans la gestion chez nous d’une crise quelle qu’elle soit, aura été certainement cette philosophie de concertation, de partage des responsabilités, de large implication des acteurs, loin des instincts jacobins primaires à forts relents de pratiques centralisatrices autoritaires.
Dans la mise en place de la chaine de décision, les pouvoirs publics dans notre pays se sont avisés des expertises du Conseil scientifique, de l’instance religieuse et de la sphère économiste, tout en mettant à contribution l’expérience des autres pays frappés par la première vague de la pandémie.
Cette approche leur a valu de mettre en œuvre une stratégie cohérente, globale, intégrée et graduelle couplée à une souplesse en fonction de l’évolution de la situation à laquelle, à chaque fois, un palier de mesures préventives a été activé.
Sur le plan de la santé, le choix s’est départi des options hasardeuses qui ne sont pas scientifiquement avérées pour s’en tenir strictement aux recommandations qui émanent de l’Organisation Mondiale de la Santé, seule référence en la matière. C’était là un choix sage pour ne pas faire courir inutilement aux populations des risques inconsidérés.
Le système de santé s’est rapidement et progressivement adapté, en dépit de l’état initial des plateaux techniques, du nombre limité des personnels de santé et de la précarité des matériels et équipements, pour apporter, finalement, une riposte acceptable au regard de des moyens disponibles : sites de confinement de personnes à risque, suivi médical des cas suspects, prise en charge médicale des malades, réalisation de tests de dépistage et communication avec la plus grande transparence à la faveur d’un bulletin de santé quotidien ont été assurés de façon constante.
Au plan économique, la rigueur a été de mise quand il avait fallu fermer les marchés, arrêter les activités informelles susceptibles de générer des attroupements, isoler les Wilayas et boucler les frontières pour limiter le spectre géographique de la poussée pandémique.
Mais, à chaque fois que cela avait été possible, des allègements avaient été apportés aux mesures préventives pour ne pas affecter, outre mesure, un minimum de normalité de la vie économique et sociale ; et pour préserver, autant que possible, l’espace des libertés individuelles et collectives.
Les pouvoirs publics ont su, également, impulser un élan d’entraide soutenu par une synergie nationale sans précédent, dans le cadre d’un fonds national de solidarité sociale de lutte contre la pandémie et ses conséquences, et à la gestion duquel opposition politique, société civile et segments intermédiaires ont été formellement associés.
Force est de reconnaitre que les pouvoirs publics ont su mettre le curseur à la bonne place avec un choix médian mesuré et une prise en compte intelligente des différentes exigences de l’équation santé-économie-liberté.
Ce choix a permis, jusqu’ici, de limiter considérablement la propagation de la pandémie qui fait toujours des ravages dans d’autres pays disposant de systèmes de santé bien plus performants que le nôtre.
Mais cette stratégie, pour efficace quelle soit, demeure tributaire du niveau de réactivité de tous les citoyens ; car, comme vient de le rappeler le Président de la République dans sa récente adresse à la Nation, "La conduite de chacun d’entre nous dépasse sa propre personne et peut impacter la société toute entière".
AMI