En quelques années, le rapport Doing Business est devenu la bible de l’environnement des affaires dans les pays évalués. Sauf que les critiques n’ont jamais manqué.
En 2020, le Doing Business 2021 ne paraitra pas en octobre, comme cela est le cas depuis de nombreuses années déjà. Et pour cause, la Banque mondiale a décidé de suspendre son rapport phare à cause de soupçons de fraudes dans les données de base servant à son élaboration.
«Un certain nombre d’irrégularités ont été signalées concernant des modifications de données dans les rapports Doing Business 2018 et Doing Business 2020, publiés en octobre 2017 et 2019», a annoncé l’institution basée à Washington dans un communiqué publié hier jeudi 27 août.
La Banque ne donne pas plus de détails sur la vraie nature des fraudes, mais on peut facilement deviner que certains pays qui en ont fait une question de première importance, la pression est mise non seulement sur les agences chargées des investissements, mais aussi sur celles qui fournissent les données économiques.
Par ailleurs, au sein même de l’institution de Bretton Woods, les critiques n’ont jamais manqué. Par exemple, Kaushik Basu, ancien chef économiste de la Banque mondiale avait affirmé que «Doing Business a tous les ingrédients pour être à la fois important et controversé, ce qu’il n’a pas manqué d’être». Ce dernier avait d’ailleurs admis, qu’en tant que conseiller du gouvernement indien avant d’avoir travaillé avec la Banque, il n’a jamais raté l’occasion de critiquer le rapport.
Un autre de ses collègues, l’Américain Paul Romer également chef économiste au sein de la même institution, s’était interrogé sur l’intégrité du rapport.
Pour comprendre les préoccupations de ces personnes très au fait de la mise en place du rapport, il faut revenir à la manière dont le Doing Business est conçu. En effet, chaque année, les pays informent la banque des réformes mises en œuvre au cours de l’année précédente pour améliorer leur environnement des affaires. Sauf que le Doing Business a pris une telle importance que certains gouvernements sont prêts à tout pour afficher un visage radieux de leur environnement des affaires afin d’attirer le maximum d’investisseurs possibles.
Afrilmag
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Titre source: Doing Business: pour cause de bidouillage, le rapport suspendu