L’inspecteur général des FAR était, ces 21, 22 et 23 décembre dans la voisine du Sud, dont il a rencontré les principaux responsables de l’armée dans un contexte où Rabat et Nouakchott voient leurs vues régionales se rapprocher.
Les années Mohamed Ould Abdel Aziz semblent, désormais, bel et bien enterrées en Mauritanie. Du moins, en ce qui concerne particulièrement les relations de la voisine du sud avec le Maroc, devenues on ne peut plus cordiales depuis le départ du concerné de son poste de président le 1er août 2019 et son remplacement par Mohamed Ould Ghazouani.
Moins de onze mois après la tenue, le 29 janvier 2020 à Rabat, de la première réunion de la commission militaire mixte bilatérale en présence notamment du chef d’état-major des Forces armées de la République islamique de Mauritanie (CEMGA), Mohamed Cheikh Mohamed Lemine Elemine, c’était, cette fois, autour du général de corps d’armée Abdelfattah Louarak, l’inspecteur général des Forces armées royales (FAR), de faire le chemin inverse pour la deuxième réunion de la même commission, tenue le 21 décembre 2020 à Nouakchott.
L’occasion, pour les deux parties, de renforcer les relations de coopération maroco-mauritaniennes dans les domaines militaire et sécuritaire, ainsi que les perspectives de développement de cette coopération, comme l’a détaillé l’Agence mauritanienne d’information (AMI) dans une dépêche.
Mais le général Louarak a également profité de son déplacement, qui s’est au total prolongé trois jours jusqu’au 23 décembre, pour des entretiens en tête-à-tête avec chacun des principaux responsables militaires de Mauritanie, et notamment le général de division Mohamed Ould Meguett, qui avait succédé le 8 juin au général Mohamed Lemine à la tête de la CEMGA.
“Grande satisfaction”
Si la teneur exacte des échanges n’a pas filtré, on peut imaginer que ceux-ci n’ont pas manqué d’au moins en partie traiter des récents développements au Sahara marocain, et notamment l’opération du 13 novembre des FAR dans la zone tampon de Guergarat pour en déloger les milices du Front Polisario, qui s’y trouvaient depuis alors plus de trois semaines. Le mouvement séparatiste avait alors fortement indisposé en Mauritanie, qui avait alors vu sa principale voie d’importation terrestre menacée, en plus des revenus douaniers qu’elle tire du transit se faisant depuis le Maroc.
L’appel téléphonique qu’avait eu un peu plus d’une semaine plus tard, le 21 décembre, le roi Mohammed VI avec M. Ould Ghazouani, au cours duquel ce dernier avait été convié par le Souverain à visiter le Maroc, “son deuxième pays”, avait entre autres traité du sujet, et le communiqué du Cabinet royal qui s’en était suivi laisse comprendre que la partie mauritanienne a été satisfaite de l’intervention des FAR.
Ainsi, les deux chefs d’État avaient “exprimé leur grande satisfaction du développement rapide que connaît la coopération bilatérale, ainsi que leur grande volonté de la consolider et la hisser à un niveau à même de permettre l’approfondissement de cette coopération entre les deux pays voisins, l’élargissement de ses perspectives et la diversification de ses domaines”.
M. Ould El Ghazouani fait d’ailleurs, depuis lors, de fortes critiques dans les médias pro-gouvernementaux algériens, qui l’accusent de sortir de la neutralité positive que le pays adopte dans le conflit du Sahara marocain depuis son retrait de la région de Oued Ed Dahab en août 1979.
par Wissam El Bouzdaini
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