Editorial Al Wiam : le répertoire du décompte final !

Nous assistons aujourd'hui au début effectif du compte à rebours de l’enquête sur les dossiers de corruption de la dernière décennie.Trois indicateurs conjugués sont venus confirmer à l'opinion publique que les choses avaient suffisamment muri, pour que l'histoire présente le répertoire de son décompte final.

 

Le premier signal est venu avec le communiqué du procureur de la République, lorsqu'il a émis un ordre d’empêcher l'ancien président de quitter la circonscription territoriale de Nouakchott Ouest.

 

Le second indicateur réside quant à lui dans le communiqué du ministre de l'Intérieur, dans lequel, il dit grosso modo « Personne n’est au dessus de la loi ».

 

Le dernier élément révélateur, sur ce tournant décisif dans l’enquête diligentée par la police chargée des crimes économiques et financiers, est venu pour sa part, de ce même pôle anticorruption, en convoquant le dimanche 27 septembre courant l'ancien président, afin de le confronter avec les piliers de son système, ministres et hauts responsables.

 

Une démarche à l’allure d’un véritable prélude du transfert du dossier d’instruction dans toute son intégralité à la justice, qui représente le dernier épisode du long feuilleton.

 

Rien n'éveille plus la curiosité de l’opinion publique mauritanienne quant aux résultats tant attendus de ce dossier, comme elle ne se fait plus de doute sur le sérieux dans le traitement de ce dossier sensible, se rapportant à des biens publics considérables détournés des budgets du peuple, de ses grands projets et de ses richesses.

 

Bien au contraire, les citoyens nourrissent désormais plus d’espoir et de rêves dans le progrès, la prospérité et le bien être.

 

Aucune cause par ailleurs, sur les mille et une qui suscitent l’engouement des mauritaniens toutes catégories confondues,  autre que ce présent et crucial dossier, ne bénéficie d’un véritable consensus populaire et politique.

 

Nous sommes devant un nouveau tournant, en orbite duquel tournent toutes les attentes de l’édification d’une nouvelle culture, en vertu de laquelle, le pouvoir judiciaire sera en mesure de demander des comptes aux présidents qui ont mal agi, aux ministres qui se sont servis de leurs postes pour faire prospérer leurs affaires personnelles,  aux fonctionnaires qui ont trahi la confiance placée en eux et aux médiateurs qui ont corrompu ou se sont faits corrompre.

 

C'est le tournant décisif de l'histoire du pays: des yeux arrondis qui surveillent de près la boussole des évènements, des oreilles attentives à tous les tintamarres sur le sujet, des langues insolentes qui mastiquent toutes les vérités, toutes les propagandes et toutes les informations sincères ou fausses sur les rebondissements du dossier.

 

C’est le jour promis dans l’histoire de lutte contre la corruption, de construction du pont de respect des fonds publics et de l'incarnation de l'Etat de droit.

 

Nous nous approchons du son de cloche proclamant l'instauration de l'Etat de droit, où la justice règne en maitre absolu, ou le peuple retrouve pour la première fois de son histoire marquée par l'anarchisme, le favoritisme et le détournement, ses richesses pillées.

 

Sur les mélodies de cette cloche que nous avons attendu depuis longtemps, l'opinion publique chantera son hymne éternel:

 

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"Lorsqu'un jour le peuple veut vivre

Force est pour le destin de répondre,

Force est pour les ténèbres de se dissiper,

Force est pour les chaines de se briser ».

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lun, 28/09/2020 - 21:36